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17 septembre 2000 7 17 /09 /septembre /2000 18:31

 

Méloé violet - Meloe violaceus



Le méloé violet (Meloe violaceus) est un coléoptère appartenant au sous ordre des Polyphaga, à l'infra ordre des Cucujiformia, à la super famille des Tenebrionoidea, à la famille des méloïdés (Meloidae), à la sous famille des Meloinae, à la tribu des Meloini eyt au genre méloé (Meloe).

En allemand le méloé violet s'appelle : blauer maiwurm ou violette Ölkäfer, en anglais : violet oil beetle ou purple méloé, en danois : blå oliebille, en finlandais : sinitoukohärkä, en hongrois : kék nünüke, en néerlandais : blauwe oliekever, en polonais : oleica fioletowa, en slovaque et en tchèque : majka fialová et enfin, en suédois : violett majbagge.

Le méloé violet est présent un peu partout en Europe, jusqu'en Sibérie. On le retrouve en plaine, à l'étage collinéen et en montagne, sur sols secs et ensoleillés.

Voilà un insecte intéressant, parasite des hyménoptères, qui a mis au point une stratégie de développement particulière, l'hypermétamorphose larvaire, et dont la larve fait de l'auto stop pour aller squatter l'appartement de son hôte… Je vous explique, suivez moi.

L'mago est visible au printemps jusqu'au début de l'été, soit entre le mois d'avril et le mois de juillet. Le mâle est un peu plus petit que la femelle. Le méloé violet, au stade adulte, possède un corps noirâtre avec des reflets violets, comme son nom le suggère. Cet insecte est caractérisé par un abdomen surdimensionné, surtout chez la femelle, mais celui du mâle n'a rien à lui envier. Du coup les élytres semblent atrophiés. Compte tenu du poids de l'insecte, il est incapable de voler. Il se contente de marcher dans les lieux secs comme les prairies, les pelouses, les sous bois clairs.

Les antennes des femelles sont élargies au milieu (au niveau des 4 articles médians) tandis que celles des mâles sont coudées. La base du pronotum présente une dépression transversale. La ponctuation de la tête et du pronotum, en creux, est peu marquée et espacée (si elle est plus marquée et plus dense, il s'agit probablement d'une espèce voisine, Meloe proscarabaeus).

Après une longue fécondation, la femelle pond ses œufs (plusieurs milliers) dans le sol, au fond de trous cylindriques qu'elle referme. Les œufs donnent naissance quelques jours plus tard (environ 4 semaines) à une larve primaire nommée "triongulin" ou parfois "pou des abeilles". Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce que la larve est munie des pattes provisoires dotées de trois griffes.

Le but du "triongulin" est de trouver un "taxi". Très mobiles ces larves grimpent sur des fleurs et attendent le passage d'un hyménoptère nidifiant, et plus particulièrement une abeille sauvage. En fait elles s'agrippent au premier insecte de passage en espérant que ce soit le bon insecte. Si c'est le cas le "triongulin" est transporté dans le nid de l'hyménoptère où il peut effectuer la suite de son hypermétamorphose larvaire. Sinon, il meurt rapidement -ce qui est souvent le cas- car dans ce stade la larve ne s'alimente pas. Pour compenser ces pertes importantes la femelle pond de très nombreux œufs, ce qui explique son abdomen surdimensionné.

Arrivé dans le nid de son hôte la larve s'introduit dans une cellule, mange l'œuf (les voyages ouvrent l'appétit) et attaque la deuxième phase de son hypermétamorphose larvaire. La seconde larve, très différente de la première, a un aspect vermiforme et les pattes provisoires ont disparu. Cette seconde larve se nourrit du nectar et du pollen apportés (ou stocké) par son hôte. Elle mange, mange et devient très grosse. Elle va alors effectuer plusieurs mues et métamorphoses. La nymphose s'effectue sous terre et l'imago émerge en avril.

L'imago se nourrit de pollen. S'il se sent menacé, il émet, au niveau de ses articulations et par sa bouche (autohémorrhée), un liquide toxique renfermant de la cantharidine.
 
 
Kriss de Niort, le 17/09/2008
 
 

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