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22 avril 2000 6 22 /04 /avril /2000 07:17
Tauromachie - Art ou insulte


Vous vous rappelez, il y a quelques années de Lucio. Son histoire a été relatée dans certains journaux suite à un fait divers. Il n’avait que 19 ans. C’était à Séville, un jour de printemps, et le célèbre Maestranza était bondé. Quand le taureau a chargé, Lucio était trop près; un coup de corne furieux lui a arraché l’œil droit. Quand il a quitté l’hôpital, Lucio a manié sans arrêt la cape pendant trois mois. Malgré la perte de son œil, il ne voulait pas renoncer au rêve de sa vie. À la fin de l’été, il est retourné combattre dans l’arène de Séville, d’où il est sorti porté en triomphe. “C’était risqué, a-t-il reconnu, mais c’est le propre de la corrida.”

La périlleuse prestation du torero a inspiré compositeurs, écrivains et metteurs en scène. Voilà peut-être pourquoi des millions de touristes considèrent qu’un voyage en Espagne ou au Mexique serait incomplet s’ils n’assistaient pas à une corrida. Les touristes ne sont cependant pas les seuls à se masser dans les arènes. Les matadors célèbres attirent en effet des milliers d’amateurs locaux dans les plazas monumentales de Madrid, de Séville et de Mexico. Pour l’aficionado, le matador est un artiste comparable à un Goya ou à un Picasso, un maître qui brave la mort en un gracieux ballet.

Cependant, tous les Espagnols n’ont pas la corrida dans le sang. Lors d’un récent sondage, 60 % des personnes interrogées ont dit ne guère s’y intéresser, voire pas du tout. Plusieurs mouvements sont même partis en campagne contre cette “fiesta nationale”, soutenant que la “torture ne relève ni de l’art ni de la culture”. Je ne suis pas espagnol mais j’adhère tout à fait à ce point de vue.


Une tradition séculaire

Fascinante pour les uns, répugnante pour les autres, la confrontation de l’homme et du taureau est une tradition qui remonte à l’Antiquité. Les peuples méditerranéens éprouvent depuis longtemps du respect pour le caractère indomptable du taureau sauvage. Les picadors, qui harcèlent le taureau de leurs piques, on été introduits par les Maures et font maintenant partie intégrante de la cérémonie.

Toutefois, ce n’est pas avant le XVIIIe siècle que la corrida commença à ressembler à ce qu’elle est aujourd’hui. Elle a cessé alors d’être l’affaire des aristocrates pour devenir celle de professionnels issus de classes inférieures. À peu près à la même époque, Goya a dessiné une tenue spécifique appelée aujourd’hui "traje de luces", “habit de lumière”, à cause de ses somptueuses broderies d’or et d’argent. On s’est mis également à sélectionner soigneusement les taureaux.


Des taureaux d’une autre sorte

Au XVIIe siècle, le vrai taureau sauvage disparut de ses derniers retranchements, les forêts d’Europe centrale. Toutefois, le taureau sauvage espagnol a survécu au cours des trois derniers siècles grâce aux croisements sélectifs d’animaux de combat. C’est sa réaction face au danger qui constitue la principale différence entre le taureau sauvage et le taureau domestique. Le taureau sauvage espagnol attaquera inlassablement tout ce qui bouge devant lui. La corrida repose entièrement sur cette caractéristique de l’animal, caractéristique que les éleveurs essaient constamment d’améliorer. Pendant quatre ans, le taureau est choyé, jusqu’au jour décisif où il se retrouve brutalement propulsé dans l’arène : quelle cruauté !

Avant son entrée, il n’a jamais vu de matador ni de cape; dans le cas contraire, il se souviendrait de la technique et serait trop dangereux : eh oui ils ont une excellente mémoire et sont intelligents ! Cependant, il charge instinctivement ce morceau d’étoffe qui bouge, qu’il soit rouge ou de toute autre couleur (les taureaux ne perçoivent pas les couleurs). En une vingtaine de minutes, tout est fini; une masse inerte de 450 kilos est traînée hors de la piste………A vous dégoûter.


Les différentes parties de la corrida

Pendant la cérémonie d’ouverture colorée, tous les participants défilent en cercle dans l’arène, savoir les trois matadors, leurs assistants et les picadors. Chaque matador affronte deux taureaux en deux combats séparés. Tout au long des combats, un orchestre accompagne l’action en jouant une musique traditionnelle entraînante, tandis que des sonneries de clairon annoncent le début de chacun des trois tercios, ou actes, du spectacle.

La première phase débute après que le matador a fait plusieurs passes préliminaires en provoquant le taureau avec une grande cape. Le picador entre à cheval, armé d’une lance à pointe d’acier. On excite le taureau pour qu’il charge la monture, dont les flancs sont protégés par une armure rembourrée. Le picador pare l’attaque avec sa pique, lacérant les muscles du cou et des épaules de l’animal : la torture commence ! Les muscles du cou s’en trouvant affaiblis, le taureau est obligé de baisser la tête lorsqu’il charge, ce qui est particulièrement important pour la mise à mort. Suivent deux nouvelles attaques, puis le picador quitte la place. Le second tercio peut commencer.

Dans cette partie du spectacle, les banderilleros, aides du matador, entrent en scène. Leur rôle est de planter deux ou trois paires de banderilles, de courtes flèches à barbelure d’acier, dans les épaules du taureau. Se tenant à quelque 20 ou 30 mètres de la bête, le banderillero attire son attention en poussant des cris et en faisant force gestes. Quand le taureau charge, le banderillero court à sa rencontre et l’esquive au dernier moment, tandis qu’il lui plante deux dards dans les épaules : quelle boucherie !

Lors de l’acte final, le matador affronte seul le taureau. Cette partie décisive du combat est appelée le moment de vérité. Pour se jouer de l’animal, le matador se sert de sa muleta, une pièce de serge ou de flanelle écarlate. Le taureau charge désespérément, tandis que le matador, à l’aide de passes calculées, l’amène toujours plus près de lui. On a dit de cette phase du combat qu’elle “n’est pas réellement une lutte entre l’homme et le taureau, mais un combat de l’homme contre lui-même: jusqu’où osera-t-il laisser s’approcher les cornes, jusqu’où ira-t-il pour plaire à la foule?”

Lorsque le matador a démontré sa maîtrise sur l’animal maintenant écœuré, il se prépare à la mise à mort, le point culminant de la corrida : franchement vu l’état de l’animal, il n’a vraiment aucun mérite !

Il s’assure que le taureau est dans la position idéale, les sabots antérieurs joints. Puis il se dirige vers l’animal, se penche sur le berceau des cornes et plonge son épée entre les épaules, tout en essayant de se prémunir contre un éventuel coup de corne. Dans le meilleur des cas, l’épée tranche l’aorte, et c’est la mort quasi instantanée. Toutefois, cela arrive rarement, la plupart des taureaux ne s’effondrant qu’après plusieurs tentatives : pourquoi tant de souffrances, même les animaux ne sons pas aussi cruels !

Même à l’agonie, le taureau peut tuer. Témoin ce qui est arrivé au Yiyo, célèbre matador de 21 ans mort dans l’arène il y a quelques années. Il s’est retourné après avoir donné le coup de grâce lorsque la bête, rassemblant ses forces, lui a transpercé le cœur d’un coup de corne !


Sciage des cornes et mort

Pour beaucoup, la corrida est un spectacle coloré et excitant (Je ne vois pas comment ?!?). Elle n’en est pas moins hideuse sous plus d’un aspect. Un passionné de tauromachie m’a fait observer que “dans cette misérable machination, le seul qui soit digne d’honneur, c’est le taureau, lui qu’on mutile pourtant en lui sciant le bout des cornes pour qu’il ait du mal à repérer sa cible”.

La corruption des organisateurs de corridas est notoire, ce qui a fait dire à un matador sur le ton de l’ironie qu’il craignait “deux fois plus (...) les directeurs d’arènes” que les taureaux par eux-mêmes. Bien que les matadors célèbres puissent gagner des dizaines de millions d’euros, la concurrence est âpre, et les blessures et la mort guettent à tout instant le torero. Sur les quelque 125 matadors de renom de ces 250 dernières années, plus de 40 sont morts dans l’arène. Durant chaque saison taurine, la plupart des matadors reçoivent au moins un coup de corne, la blessure étant plus ou moins grave.


Au vu de ce qui précède, comment je considère la corrida ?

J’ai un principe fondamental selon lequel il faut se montrer bon envers les animaux. Or, on peut difficilement qualifier de décent le traitement que subit le taureau lors d’une corrida. Certains, il est vrai, voient ce spectacle comme un art, mais cela justifie-t-il la mort rituelle d’un animal noble ? Le caractère sacré de la vie entre également en ligne de compte. Pourquoi mettre délibérément sa vie en danger dans le seul but de prouver sa virilité ou d’enthousiasmer une foule ?

Dans son livre 'Mort dans l’après-midi', Ernest Hemingway a écrit: “À mon sens, d’un point de vue moral moderne, c’est-à-dire d’un point de vue chrétien, la course de taureaux est tout entière indéfendable; elle comporte certainement beaucoup de cruauté, toujours du danger, cherché ou imprévu, et toujours la mort.”

Les corridas attirent des milliers de gens; certaines personnes sont enchantées, d’autres déçues, et d’autres encore franchement dégoûtées. Si certains le considèrent comme un art, qu’ils me l’expliquent !


Aimable contribution de YANNIG


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21 avril 2000 5 21 /04 /avril /2000 18:56

 

Complément à l'article sur le ricin commun



Plusieurs noms latins ont été utilisés pour désigner le ricin commun, et notamment :
• Croton spinosus,
• Ricinus africanus Willd.,
• Ricinus angulatus Thunb.,
• Ricinus armatus Haw.,
• Ricinus badius Rchb.,
• Ricinus cambodgensis, Benary,
• Ricinus chinensis Thunb.,
• Ricinus digitatus Noronha,
• Ricinus europaeus T.Nees,
• Ricinus glaucus Hoffmanns.,
• Ricinus hybridus Besser,
• Ricinus inermis Mill.,
• Ricinus japonicus Thunb.,
• Ricinus laevis DC.,
• Ricinus leucocarpus Bertol.,
• Ricinus lividus Jacq.,
• Ricinus macrophyllus Bertol.,
• Ricinus medicus Forssk.,
• Ricinus megalospermus Delile,
• Ricinus minor Mill.,
• Ricinus nanus Balbis,
• Ricinus peltatus Noronha,
• Ricinus purpurascens Bertol.,
• Ricinus rugosus Mill.,
• Ricinus sanguineus Groenland,
• Ricinus scaber Bertol. ex Moris,
• Ricinus speciosus Burm.f.,
• Ricinus spectabilis Blume,
• Ricinus tunisensis Desf.,
• Ricinus undulatus Besser,
• Ricinus urens Mill.,
• Ricinus viridis Willd.,
• Ricinus vulgaris Mill.

Plusieurs formes, sous espèces et variétés de ricin commun ont été décrites. En voici une liste probablement incomplète :
Ricinus communis fo. americanus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. argentatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. argyyratus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atratus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atrobrunneatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atrofulvatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atrofusatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atrophoeniceus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atropunicatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. atropurpureatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. blumeanus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. canescens T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. carneatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. cervatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. cinerascens T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. cinereatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. communis
Ricinus communis fo. denudatus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. epiglaucus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. erythrocladus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. exiguus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. fulvatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. fumatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. fuscatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. gilvus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. glaucus (Hoffmanns.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. gracilis Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. guttatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. hybridus (Besser) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. incarnatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. inermis (Mill.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. intermedius Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. laevis (DC.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. macrophyllus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. maculatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. marmoreatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. nigellus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. nigrescens T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. niveatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. oblongus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. obscurus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. oligacanthus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. ostrinatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. pardalinus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. plumbeatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. pruinosus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. pullatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. punctulatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. punicans T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. radiatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. rufescens T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. russatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. rutilans Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. scaber (Bertol. ex Moris) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. scriptus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. sordidus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. stigmosus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. striatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. subpurpurascens Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. subrotundus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. subviridis Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. sulcatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. tigrinus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. umbrinus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. venosus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. viridis (Willd.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. zebrinus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis fo. zollingeri Müll. Arg., 1866
Ricinus communis fo. zonatus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis proles. persicus Popova, 1941
Ricinus communis subsp. indicus G.Popova & V.A.Moshkin, 1980
Ricinus communis subsp. manshuricus V. Bork., 1936
Ricinus communis subsp. mexicanus Popova, 1931
Ricinus communis subsp. persicus Popova, 1930
Ricinus communis subsp. ruderalis G.Popova & V.A.Moshkin, 1980
Ricinus communis subsp. sanguineus Popova, 1930
Ricinus communis subsp. sinensis G.Popova & V.A.Moshkin, 1980
Ricinus communis subsp. sinensis Hiltebr., 1935
Ricinus communis subsp. zanzibarinus Popova, 1930
Ricinus communis subvar. almeidae T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. americanus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. blumeanus (Müll. Arg.) T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. epruinosus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. erythrocladus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. glaucus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. gracilis T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. griseus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. macrophyllus (Müll. Arg.) T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. pruinosus (Müll. Arg.) T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. purpurascens T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. roseus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. rutilans T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. subviridis (Müll. Arg.) T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. violaceus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. violeus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis subvar. viridis (Willd.) T. Carvalho, 1956
Ricinus communis var. aegyptiacus (G.Popova) V.A.Moshkin, 1980
Ricinus communis var. africanus (Willd.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. amblyocalyx Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. americanus Müll.Arg.
Ricinus communis var. armatus (Andr.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. badius (Rchb.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. bailundensis Coult., 1918
Ricinus communis var. benguelensis Müll. Arg., 1864
Ricinus communis var. brasiliensis Müll. Arg., 1874
Ricinus communis var. brevinodis V.A.Moshkin, 1980
Ricinus communis var. caesius Popova, 1941
Ricinus communis var. communis
Ricinus communis var. genuinus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. glaucus (Hoffmanns.) Müll
Ricinus communis var. glaucus Popova & Moshkin, 1980
Ricinus communis var. griseofolius V.A.Moshkin, 1980
Ricinus communis var. hybridus (Besser) Müll.Arg.
Ricinus communis var. indehiscens Moshkin, 1980
Ricinus communis var. inermis (Mill.) Pax & K. Hoffm., 1919
Ricinus communis var. japonicus E.D. Popova & Moshkin, 1980
Ricinus communis var. leucocarpus (Bertol.) Müll.Arg.
Ricinus communis var. lividus (Jacq.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. macrocarpus T. Carvalho, 1956
Ricinus communis var. macrophyllus Müll.Arg.
Ricinus communis var. megalospermus (Delile) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. mexicanus (Popova) Moshkin, 1980
Ricinus communis var. microcarpus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. microspermus Moshkin, 1980
Ricinus communis var. minor Steud., 1824
Ricinus communis var. nanus Moshkin, 1980
Ricinus communis var. purpurascens (Bertol.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. reichenbachianus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. rheedianus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. roseus G.Popova & V.A.Moshkin
Ricinus communis var. roseus Popova & Moshkin, 1980
Ricinus communis var. rugosus Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. sanguineus Baill., 1861
Ricinus communis var. speciosus (Burm. f.) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. spontaneus G.Popova & V.A.Moshkin
Ricinus communis var. subpurpurascens Müll.Arg.
Ricinus communis var. typicus Fiori, 1901
Ricinus communis var. undulatus (Besser) Müll. Arg., 1866
Ricinus communis var. vasconcellosii T. Carvalho, 1956
Ricinus communis var. violaceocaulis Moshkin, 1980
Ricinus communis var. virens Popova, 1941
Ricinus communis var. viridis (Willd.) Müll.Arg.
Ricinus communis var. viridis G.Popova & V.A.Moshkin






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21 avril 2000 5 21 /04 /avril /2000 15:51
Les vertus du jardinage


L’histoire humaine a montré que le jardinage ou l’entretien d’un jardin ornemental ou d'un potager tenait une place importante dans la vie quotidienne. L’une des sept merveilles du monde antique appuie cette idée : les jardins suspendus de Babylone, prétendument construits autour de 600 avant notre ère. Les gens appréciaient la tranquillité de ce site, ainsi que la belle vue de cette nature.

Un article du Wall Street journal a précisé l'année dernière les bienfaits des jardins et du jardinage. En tant que jardinier amateur, j'ai commencé à réfléchir sur l’influence de mon passe-temps, et sur les bienfaits qu’il me procurait. Je n’ai pu que constater les vérités des études scientifiques révélées sur le sujet. Dans notre société urbanisée, les jardins privés et les parcs publics offrent un sursis au trafic, au téléphone, en fait à toutes les activités stressantes qui nous occupent la majeure partie de notre temps. Être dans un jardin ou dans un parc nous aide à dégager nos tensions, nos soucis de notre esprit et à nous sentir meilleurs en général. Considérez quelques avantages du jardinage que j'ai constaté.


QUELLE SATISFACTION !

Nous, les jardiniers, travaillons à l'air frais, nous faisons de l’exercice physique sans que celui-ci trop éreintant. En projetant le plan de notre jardin, en préparant le sol, en plantant et en soignant les plantes, nous éprouvons un énorme sentiment de satisfaction, et d'autant plus quand les fleurs ou les légumes apparaissent. Les fleurs coupées directement de notre jardin, nous procurent plaisir supplémentaire quand nous embellissons notre intérieur, ou quand nous les offrons à une personne que nous aimons.

En cultivant des fruits et des légumes, nous améliorons notre régime alimentaire, puisque nous consommons davantage de verdure, de matière vivante ! Et surtout nous savons d’où proviennent nos aliments et comment ils sont cultivés.

Essayez ! aucun supermarché ne vend une tomate aussi bonne que celle que vous sélectionnez de votre propre potager. Aucune pêche ou nectarine n'est aussi savoureuse que celle qui provient directement de votre verger.


QUELQUES PRECAUTIONS A PRENDRE

Naturellement, travailler dehors exige quelques précautions. Le port d'un chapeau avec des bords suffisamment larges pour faire écran aux coups soleil est quasi indispensable. Avant de commencer, en s’échauffant les bras, le dos, le cou et les jambes, on facilite cette saine activité ce qui évitera trop de courbatures les jours suivants. Il faut éviter de tenir une même position pendant trop longtemps : il est utile de se déplacer pour se soulager et surtout s’étirer lors de pause régulières.

Il est prudent également d’employer les outils appropriés et les échelles quand cela se révèle nécessaire. Il est nécessaire de veiller à soulever des charges qui ne sont pas trop lourdes en pliant convenablement les genoux si la charge se trouve par terre. Les gens allergiques aux piqûres d'abeilles devraient éviter de cultiver les plantes qui attirent des abeilles. Ceux qui ont des difficultés à se plier ou à se mettre à genoux peuvent privilégier les récoltes sur des treillis, puisque les fruits ou les légumes se retrouvent à la verticale.

Tenez compte aussi du danger que représentent des machines telles que la faucille, le sécateur, la scie, etc particulièrement si vous avez des enfants. De toute façon, le jardinage est bon pour l'esprit et le corps.


LES BIENFAITS PHYSIQUES

L'avantage le plus évident du jardinage est l’amélioration des capacités physiques. Des études nombreuses ont prouvé que l'activité physique régulière réduit le risque de cancer, de maladies cardio-vasculaires, d'obésité, d'hypertension, de diabète, d'ostéoporose, de dépression, etc. De plus, le jardinage contribue à conserver une vie active et saine. Cela permet, en fait, d’allier trois types d'activité physique : résistance, souplesse et force. Les travaux plus physiques comme ratisser et porter des charges contribuent à se remuscler, alors que d’autres activités, comme la taille d’arbustes ou la plantation de fleurs, obligent à se contorsionner ce qui aide à augmenter et maintenir sa souplesse.

Une activité aussi simple que le jardinage peut contribuer à la perte de poids avec douceur. Mangeant plus de légumes, et particulièrement légumes du pays, c'est une manière simple d’assurer à son corps un équilibre vital. Tous les effets bénéfiques du jardinage ne sont pas seulement physiques, mais également dans l'esprit !


LES BIENFAITS PSYCHOLOGIQUES

Beaucoup d'hôpitaux ont des jardins parce qu'on sait que les jardins améliorent le sentiment de bien-être. Les études ont prouvé les vertus des jardins calmes et bien agrémentés. D'autres recherches suggèrent que les gens avec des blessures ou d'autres problèmes physiques guérissent plus rapidement s'ils ont la possibilité de déambuler dans des jardins ou si de leur chambre ils peuvent admirer des paysages naturels reposants.

Des, études appelées thérapie par l’horticulture ou thérapie horticole, sont actuellement menées par des médecins (Horticulture Comme Thérapie: Un Guide Pratique, Mitchell L. Hewson, 1994). Ils sont convaincus que le jardinage aide leurs patients à guérir non seulement physiquement mais aussi émotionnellement. Les thérapeutes horticoles ont découvert que le jardinage permet à leurs patients d’exprimer beaucoup plus leurs émotions. Il aide les personnes à se lier plus facilement à d'autres. Les bienfaits psychologiques d'être simplement à se promener dehors ou en travaillant au soleil et à l'air frais, sont également incontestables. En effet, les études ont prouvé que regarder simplement des arbres réduit le stress, abaisse la tension artérielle et soulage la tension musculaire.

Les thérapeutes horticoles ont constaté que le jardinage stimule tous les sens -- fournissant des vues, des bruits, des textures et des parfums intéressants pour le développement de chacun -- et stimule la mémoire. Une étude menée par l'association horticole canadienne de thérapie sur des résidents atteints par la maladie d'Elsheimer a prouvé que, pour ceux qui étaient entourés de jardins, le taux d'incidents violents a diminué de 19% sur deux ans. Par contre, pour ceux qui résident dans des établissements non pourvus de jardins d’ornements, les incidents violents ont augmenté de 680%.


Je trouve que le jardinage est une expérience créatrice, particulièrement pour les enfants : semer quelques graines et à attendre de les voir se développer. Cela n'exige pas les connaissances poussées d’architectes paysagistes ; il suffit de réfléchir, et d’un peu de logique pour agrémenter convenablement son jardin. De plus, le jardinage enseigne l'art de la patience. A la différence d'autres activités, il ne produit pas des résultats instantanés, mais la patience est bien souvent récompensée : après avoir mis sur pied votre projet, la terre doit être préparée. ensuite, le jardinier sèmera les graines ou plantera les arbustes. Mais ce n'est pas tout. Le jardin a besoin de surveillance constante : l’approvisionnement en eau doit être assurée, les mauvaises herbes doivent être tirées et l'activité des insectes surveillée. Puis, un jour, apparaîtra le fruit du travail. Quel bonheur !

Beaucoup de gens considèrent le jardinage comme une corvée. D'autres, comme moi, le prennent comme un passe-temps.


Aimable contribution de YANNIG

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21 avril 2000 5 21 /04 /avril /2000 08:53

 

Paphiopédilum des Philippines - Paphiopedilum philippinense


Photo Paphiopédilum des Philippines (Paphiopedilum philippinense) Le Paphiopédilum des Philippines (Paphiopedilum philippinense) est une plante angiosperme monocotylédone appartenant à la sous classe des Liliidae, au super ordre des Lilianae, à l'ordre des Orchidales, à la famille des Orchidacées (Orchidaceae), à la sous famille des Cypripedioidées (Cypripedioideae), à la tribu des Cypripedieae, à la sous tribu des Paphiopedilinae et au genre Paphiopedilum. Dans la classification phylogénétique Paphiopedilum philippinense dépend de l'ordre des Asparagales. A noter que pour certains auteurs cette plante appartient à la famille des Cypripediacées (Cypripediaceae).

On distingue deux formes :
• Paphiopedilum philippinense f. alboflavum,
• Paphiopedilum philippinense f. album.

Et deux variétés qui étaient considérées il y a peu comme des espèces à part entière :
• Paphiopedilum philippinense var. roebelenii,
• Paphiopedilum philippinense var. philippinense.

Paphiopedilum philippinense possède plusieurs synonymes : Paphiopedilum roebelinii, Paphiopedilum laevigatum, Cypripedium laevigatum, Cypripedium cannartianurn.

Comme son nom l'indique le Paphiopédilum des Philippines est originaire des Philippines. Plus exactement Paphiopedilum philippinense var. philippinense est originaire des Philippines mais on le trouve jusqu'au nord de l'île de Bornéo, tandis que Paphiopedilum philippinense var. roebelenii se trouve principalement sur l'île de Luzon.

Le Paphiopédilum des Philippines est ce qu'on appelle couramment un "sabot de Vénus". On peut le trouver du niveau de la mer jusqu'à l'étage collinéen (500 mètres environ). Le Paphiopédilum des Philippines est une orchidée terrestre qui croît dans des milieux variés comme les falaises de calcaire, les rochers moussus, les sols riches en humus, au sol, parmi les feuilles en décomposition, mais cette plante pousse également en épiphyte sur les branches des arbres.

Le Paphiopédilum des Philippines possède 6 à 9 feuilles vert brillant, épaisses, mesurant de 20 à 45 centimètres de long sur 2 à 5 centimètres de large.

La floraison intervient de janvier à avril, du moins dans son milieu d'origine. La hampe florale, dressée, dépassant parfois 50 centimètres de hauteur, porte de 2 à 5 fleurs pédonculées, très variables, pouvant mesurer jusqu'à 9 centimètres de large.

Les sépales latéraux sont fusionnés pour former un synsépale. Le sépale dorsal est blanchâtre avec des rayures marron violacé. L'apex, acuminé est verdâtre. Le synsépale est blanc avec des rayures verdâtres. La variété roebelenii possède des sépales latéraux.

Les pétales latéraux, longs, pendants, de longueur variable, violets, verdâtres à l'extrémité, sont plus ou moins vrillés. Le labelle, en forme de sabot, est jaunâtre, strié de vert pâle.


Kriss de Niort, le 21/04/2008


Photo aimablement offerte par Mehdi



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21 avril 2000 5 21 /04 /avril /2000 06:19
LE RENARD

(vulpes vulpes)


Photo renard DESCRIPTION

Ce mammifère, vertébré et carnivore, est de la famille des canidés. Il est, à l’âge adulte (vers 6 mois), de taille moyenne : 60 à 90 cm. Sa longueur est d’environ 110 à 130 cm. Son poids oscille entre 6 et 13 kg. Il a un long museau pointu et moustachu et de longues oreilles bien dressées. Sa queue est longue, touffue et superbe ! Il a le museau, la poitrine, le ventre, l’intérieur des pattes, ainsi que l’extrémité caudale, blancs. Son pelage, ou robe, est brun roux et peut varier du jaune ocre au brun. Sa fourrure change de couleur et d’épaisseur en fonction du climat où il vit. Il a cinq griffes aux pattes avant et quatre aux pattes arrières. Il sait nager, chasse la nuit, même dans l’eau. Parmi les espèces vulpines, on peut citer : le renard roux, le renard polaire ou isatis, le fennec ou renard des sables, etc… La remarquable faculté d’adaptation du renard se manifeste à travers le choix de son habitat, son régime alimentaire, son organisation sociale, son occupation de l’espace et son taux de reproduction. Cela explique, en partie, l’augmentation importante de sa densité, sa colonisation récente de nouveaux habitats (littoral, zones urbanisées,..) et l’extension de son aire de distribution.


SON HABITAT

Le renard occupe des milieux naturels très divers : côtes, régions boisées, landes, montagnes, déserts… Chez nous, il préfère les milieux semi ouverts (bocages, lisières, taillis, …). En l’espace de quelques dizaines d’années, le renard, tout rural qu’il était, est devenu de plus en plus urbain, surtout en zone suburbaine, où il y a surtout des propriétés individuelles avec jardin, des espaces verts à vocation récréative (golfs, parcs, …) ou non (terrains vagues, talus de chemins de fer, zonings de toutes sortes, etc…). Cela constitue, pour lui, un nouveau type de milieu, qui lui apporte une nourriture abondante (il ne dédaigne pas les poubelles !), tout en bénéficiant d’un couvert végétal suffisant. Son refuge est un terrier, haut et profond, qu’il creuse lui-même ou qu’il emprunte parfois à une autre espèce, le blaireau, par exemple, avec lequel il séjourne alors, mais dans des «appartements» séparés ! (à noter que l’appartement du goupil se révèle toujours être le plus mal entretenu !!!). Il y a une grande variabilité dans les sites d’implantation des terriers, chez le renard : en général, dans un talus, à la lisière d’un bois, dans une haie, mais on en trouve dans des canalisations désaffectées, sous un tas de bois, dans les talus d’autoroute, etc…


LE REGIME ALIMENTAIRE

On peut définir notre goupil comme un généraliste « opportuniste ». Son régime est très varié et constitué de proies vivantes (rongeurs, invertébrés), de charognes (nombreuses, vu l’extension du réseau (auto)routier et du parc automobile – hérissons, chats, batraciens,…) et de végétaux (baies et fruits). Rusé et opportuniste, il s’approche de plus en plus des jardins, où il trouvera souvent quelques volailles bien grasses, dont les propriétaires, inconscients, ont oublié de protéger le poulailler ! Le renard adore aussi « faire » les poubelles individuelles ou publiques et visite les dépotoirs (berk). La diminution du petit gibier (faisan, perdrix), dans des milieux naturels étranglés ou dégradés a engendré le lâcher d’animaux d’élevage (et les droits des chasseurs ? Non mais !!!).Ce sont des proies faciles pour notre compère ( y a pas écrit « bécasse » quand même !).


LA REPRODUCTION ET LES DEPLACEMENTS

Une fois par an, dès l’âge de 10 mois, la renarde met bas, vers le mois de mars, une portée de 3 à 8 renardeaux. La gestation dure une cinquantaine de jours. Il arrive que deux femelles d’un même groupe occupe le même terrier de reproduction et y élèvent leur progéniture. Dès la troisième semaine, les renardeaux commencent à consommer de petites proies. Vers 6 semaines, le sevrage est acquis. Ils sortent alors du terrier et commencent leur apprentissage à proximité. Vers la fin de l’été, les jeunes se dispersent en quête d’un nouveau territoire ou d’une place vacante dans un groupe social. Les renards mâles peuvent se déplacer sur des distances allant de 5 à 25 km en général. Certaines femelles peuvent rester dans le territoire parental et occupent alors une position subalterne dans la hiérarchie du groupe social (elles le veulent bien celles-là !!) Parmi les mammifères sauvages, terrestres, le renard « roux » est un de ceux qui possèdent l’aire de répartition la plus vaste. Son expansion géographique a d’ailleurs été favorisée par l’homme (eh bien, t’as qu’à t’en mordre les doigts maintenant !). Actuellement, il est présent sur presque l’ensemble du continent eurasien, à l’exception de quelques îles, du sud de l’Inde et de la péninsule indochinoise. On le rencontre aussi en Asie du nord, en Afrique du nord et dans la vallée du Nil. Enfin, introduit en 1870, dans l’état de Victoria, en Australie, à des fins cynégétiques, le renard a depuis colonisé la quasi-totalité de ce continent.


L’ORGANISATION SOCIALE ET L’OCCUPATION DE L’ESPACE - LA VIE EN « COMMUNAUTE »

Le renard peut être solitaire ou social, selon la capacité d’accueil du milieu. Son statut peut aussi évoluer au cours de sa vie. Il est généralement solitaire, dans les milieux pauvres en nourriture, à l’exception de la période du rut où les contacts entre individus sont plus fréquents. Dans les milieux plus favorables, ils vivent en couple toute l’année (allez, donc !). Là, où il y a profusion de nourriture, ils peuvent aller jusqu’à former un groupe social hiérarchisé, constitué d’un mâle, d’une femelle dominante reproductrice et de plusieurs individus subalternes, qui sont, le plus souvent, des femelles non reproductrices qui participent au ravitaillement et à l’élevage des renardeaux (les bonnes, quoi !). Il arrive que plusieurs femelles d’un même groupe social (ex : une mère et sa fille) se reproduisent, si la nourriture est vraiment très abondante. Il y a deux catégories d’individus dans la population vulpine : les « résidents territoriaux » (solitaires ou en groupe, dominants et dominés), marquant et défendant leur territoire, dont l’étendue se restreint d’autant plus que les conditions de vie sont favorables (ça, on sait déjà, mais sait au profit de qui !) et les « itinérants », prêts, quand même, à occuper une place dans un territoire dès qu’elle se libère (ben, des demandeurs d’asile, quoi !). On peut se demander alors si le renard « social » ne serait pas tout simplement une évolution nouvelle qui résulterait de l’exploitation des milieux naturels par l’homme.


LES CAUSES DE MORTALITE

Le renard connaît, chez nous, très peu d’ennemis « naturels ». Le hibou grand-duc ( disparu de Belgique, en tout cas) peut occasionnellement prélever des renardeaux. Devinez un peu qui est l’ennemi n° 1 L’HOMME, dans tous ses états… En habit de chasseur, fier comme Artaban, rusant (tiens, lui aussi !) et usant (dans les deux sens !) de pièges et de poisons, ou en « stoemelings » (comme on dit à Bruxelles), dans l’anonymat, le plus criant de la nuit, une lampe infra-rouge en guise de visière sur le front, pour aller braconner et tirer profit de la dépouille auprès d’un taxidermiste véreux, ou encore, plus redoutable, en veston et col-cravate, quand il sent monter en lui la toute puissance de sa Ferrari… Pas de chance pour notre renard cette fois. Pas d’échappatoire ! Oui, c’est bien l’automobile, la cause première de sa mortalité ; elle s’en prend surtout aux jeunes renards en dispersion, encore inexpérimentés… Le nombre croissant de chiens, surtout en zone suburbaine, limite aussi la population vulpine ; elle est surtout néfaste durant la période de reproduction (prédation de renardeaux, occupation de certains espaces ou concurrence alimentaire). Dans certaines régions, la RAGE et la gale sarcoptique constituent les autres principales causes de mortalité pour l’espèce. Des hivers rigoureux peuvent aussi localement faire périr des individus affaiblis et mal nourris.


LA RAGE

En Europe, le renard est vecteur de la rage, maladie virale, mortelle pour l’homme. Ce problème est préoccupant pour la santé publique et constitue aussi une menace en matière de santé animale : animaux de production et de compagnie peuvent en être victimes. Mais l’effet de détérioration sur la faune sauvage est, quant à lui, difficilement mesurable. Différentes méthodes de lutte préventive ont été proposées :
· vaccination des animaux domestiques (vise également à la protection de l’homme),
· tentative d’élimination de la rage chez le renard :
  
* par la « prévention sanitaire », qui consiste à réduire artificiellement la densité des populations,
   * par la « prévention médicale », qui vise à réduire le nombre d’animaux réceptifs à la maladie par la vaccination.

La prévention sanitaire, très vite apparue en Europe, s’avéra difficile sur les plan pratique, éthique et économique. De plus, cette technique, à elle seule, n’a que très rarement permis de freiner l’extension de la rage. Le « gazage » des terriers, quant à lui, ne fut pas plus efficace ; on gazait très souvent les blaireaux ou d’autres espèces « colocataires », en même temps que les renards. Une autre stratégie visait à vacciner une certaine fraction de la population. Elle dépend directement de la densité de la population : pour une densité moyenne de 2 renards/km², par ex, la fraction à vacciner pour éliminer la rage atteint 80%. Cette méthode a été très efficace dans la majorité des pays européens infectés. L’infection en Belgique et au nord de la France est en voie d’être maîtrisée grâce également à la bonne coopération transfrontalière.

L’élimination de la rage par la vaccination des renards est-elle responsable de leur prolifération actuelle ? NON, la disparition de la rage n’apparaît pas comme un facteur prépondérant qui pourrait expliquer l’évolution démographique à long terme du renard. Cette évolution est liée, plus que probablement, directement ou indirectement, aux activités humaines, modifications du paysage et des pratiques rurales. Mis à part des cas exceptionnels, il vaut donc mieux apprendre à vivre avec le renard qu’essayer de l’éliminer !


Aimable contribution de leto05

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20 avril 2000 4 20 /04 /avril /2000 19:42
Guide des chants d'oiseaux d'Europe Occidentale



« Le guide des chants d’oiseaux d’Europe occidentale » (Delachaux et Niestlé) est un magnifique livre 215 x 150, que l’on peut donc emporter sur le terrain, complété par deux CD audio. On peut alors se munir d’un lecteur portable et de ses écouteurs, et pratiquer l’identification directement au contact des oiseaux eux-mêmes.

Protégé par sa couverture cartonnée avant et arrière, assortie de deux rabats, le livre est à l’usage du terrain. Mais il peut tout à fait être utilisé chez soi, comme lecture enrichissante, et source d’une écoute active et formatrice de l’oreille musicale.

Car c’est une véritable musique qui se dégage de cette variété extraordinaire de chants (plus de 500 types d’émissions sonores, pour 180 espèces d’oiseaux, parmi les plus représentatives d’Europe occidentale).

L’introduction nous plonge peu à peu dans ce monde sonore étrange qu’est l’univers « aviacoustique », et nous livre les clés de la méthode employée pour les besoins de l’ouvrage. En effet, après un classement par milieux : « villes, villages et jardins », « bois, forêts et landes », « bocages, cultures et friches », « habitat méditerranéen », « habitat alpin, falaise et rocher », c’est une véritable clé d’identification qui nous est proposée. Il est donc possible de classer les chant d’ oiseaux en trois grandes catégories : ce seront soit des « séries de sons similaires » (par exemple la huppe : oupoupoup, oupoupoup, oupoupoup, etc… elle chante en ce moment même près de ma fenêtre…), soit des suites de sons formant une mélodie simple, ou « ritournelle (quel joli mot !). C’est le cas de la mésange charbonnière : titu titu titu titu ! (le « ti » est plus aigu que le « tu »). La troisième catégorie est celle des grands compositeurs : « suite de sons variés et inventifs ». Ecoutez donc encore le merle, et sa magnifique voix flûtée, ou le rouge-gorge, et ses délicieuses perles de cristal égrenées tout au long de l’année.

Les auteurs nous montrent donc qu’avec méthode, on peut donc de façon objective reconnaître par élimination la plupart des oiseaux qui nous entourent, uniquement à l’oreille. Des précisions sont alors données dans le chapitre qui suit, intitulé « un peu d’initiation ». On y apprend quels sont les obstacles à l’apprentissage des chants d’oiseaux (le principal étant… l’âge ! car l’acuité auditive diminue avec les années). On nous expose également les dernières connaissances sur le sujet abordé.

On découvre alors que le monde des oiseaux est un univers décidément bien étrange ou les chanteurs sont munis d’un organe appelé « syrinx » (nous, nous avons le « larynx ») qui permet à l’oiseau de produire deux sons superposés... Ecoutez le chant du Merle qui se pose sur l’antenne de la maison d’en face dès le mois de janvier, et vous entendrez ces deux sons bel et bien distincts, mais comme mixés sur deux pistes. Hormis les moines tibétains et leurs chants à trois tons simultanés, résultat de longues années de travail, il n’existe pas d’être humain qui soit naturellement capable d’en faire autant. (Ou si vous en connaissez, dites-le-moi, je serai curieux de les écouter). Cette capacité à chanter deux mélodies en même temps n’est qu ‘un aperçu de la somme de découvertes que l’on fait à la lecture de ce chapitre, qui se termine par des conseils pour les débutants. Rassurez-vous donc si l’aventure vous tente, les auteurs vous prennent en main et vous proposent des solutions adaptées à votre situation. Que vous soyez attiré par un oiseau précis et désirez connaître son chant, que vous vouliez identifier un oiseau qui chante près de vous, dans un milieu donné, ou que vous vouliez vous initier progressivement à la reconnaissance des chants d’oiseaux, ce livre vous propose des chemins vers cette connaissance tenant à la fois du scientifique, du poète et du mélomane, sinon musicien. Une oreille motivée dans ce sens est d’ailleurs d’une aide précieuse. Ainsi depuis mes débuts, il y a quelques années, j’en suis à distinguer 119 oiseaux différents juste à leur écoute, sans aucun risque d’erreur.

Les 180 fiches proposées sont donc classées par milieux, et catégories de chants ; De très jolis dessins font office de symboles, et permettent de se repérer rapidement dans le livre. A chaque oiseau correspond une fiche, et chacune comporte un renvoi aux enregistrements sonores, sur les 2 CD fournis, une magnifique photo de l’oiseau en position de chant et une petite histoire de l’animal, permettant de le situer dans l’environnement humain (par exemple, vous apprendrez que le choucas, sorte de petite corneille, est familier des châteaux pourvus de tours, des clochers d’église ou des ruines, et que leur présence est très bruyante, car ils vivent par troupes nombreuses, les cris servant alors de contacts pour la cohésion du groupe).

La fiche propose également une carte de répartition (ou risque t-on de rencontrer l’oiseau concerné ?), puis continue sur un petit texte exposant les « répertoire et particularités du chanteur », et qui est en même temps un commentaire de la plage sonore correspondante, sur le CD. Pour plus d’efficacité, on met à notre disposition les symboles-dessins des autres milieux fréquentés (car bien sûr, il n’est pas rare qu’un oiseau fréquente plusieurs d’entre eux), le cycle annuel du chant (quand risque t-on d’entendre cet oiseau ?), et le fin du fin, les sonagrammes des cris et chants figurant sur le CD. Qu’est-ce qu’un sonagramme ? C’est la traduction graphique par moyen informatique d’un signal sonore. Ainsi peut-on voir le son, et je vous assure que l’aide visuelle est précieuse pour l’identification… à l’oreille.

En même temps qu’un guide d’identification, c’est donc une mine de connaissances sur la nature qu’offre l’utilisation de ce guide pratique, clôturé par les indispensables index, vernaculaire (les noms usuels) et scientifique (les noms latins) propres à tout ouvrages naturaliste.

Que vous soyez ornithologue avisé, voire professionnel, ou simple amateur, comme moi, ce livre vous sera d'une utilité indéniable, et d’un usage pratique incontestable. De plus, si comme moi vous aimez les beaux bouquins, vous jouirez d’une présentation agréable, d’un texte très attrayant, ponctué des très belles illustrations naturalistes de Franck Faucheux, et des superbes photographies de différents preneurs d’images passionnés et talentueux. Le son des deux CD fournis est irréprochable. Il faut dire que leurs auteurs figurent parmi les meilleurs dans le domaine de la prise de son animalier.

Voilà donc une histoire de passion. Passion pour les auteurs, mais aussi pour les utilisateurs de ce magnifique document dédié à la beauté cachée mais néanmoins accessible d’un univers toujours proche de notre vie, souvent de notre intimité.


Aimable contribution de Sylvestrel

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20 avril 2000 4 20 /04 /avril /2000 18:19
Le tilleul d'appartement

Sparrmannia africana
Sparmannia africana



Le tilleul d'appartement (Sparrmannia africana ou Sparmannia africana) est un arbuste angiosperme (Magnoliophyta) dicotylédone (Magnoliopsida) appartenant à l'ordre des malvales, à la famille des tiliacées et au genre tilleul. Il est à noter que dans la classification phylogénétique la famille des tiliacées est incluse dans la famille des malvacées.

 

 

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20 avril 2000 4 20 /04 /avril /2000 13:09

 

Varan à gorge blanche Varanus albigularis


Photo Varan à gorge blanche (Varanus albigularis) Le varan à gorge blanche (Varanus albigularis) est un animal appartenant à la classe des sauriens (Sauropsida) à l'ordre des Squamata, au sous ordre des Scleroglossa, à la super famille des Varanoidea, à la famille des Varanidés (Varanidae) et au genre Varanus.

Pendant longtemps le varan à gorge blanche a été considéré comme une sous espèce de Varanus exanthematicus (Varanus exanthematicus albigularis), ce qui explique sans doute pourquoi certains appellent encore cet animal "Varan des steppes d’Afrique orientale.

Le varan à gorge blanche est originaire d'Afrique, et plus précisément d'Afrique du Sud, d'Angola, du Botswana, du Congo, de Djibouti, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Kenya, du Lesotho, du Malawi, de Mozambique, de Namibie, d'Ouganda, de Somalie, du Soudan, du Swaziland, de Tanzanie, du Zaïre, de Zambie, et du Zimbabwe.

Il existe trois sous espèces de varan à gorge blanche qui se distinguent par le nombre de rangées d'écailles sur leur corps. Cependant il s'agit d'une fourchette dont certaines plages sont communes. Il faut donc associer le nombre de rangées et le pays d'origine pour déterminer la sous espèce. Plus facile à dire qu'à faire ! Ainsi :
• Varanus albigularis albigularis, appelé White throated Monitor par les anglophones, possède entre 137 et 167 rangées d'écailles et est originaire principalement d'Afrique du Sud, du Botswana, du Lesotho (disparu ?), du Mozambique, de Namibie, de Zambie (partiel) et du Zimbabwe,
• Varanus albigularis angolensis, appelé Angolan white throated Monitor par les anglophones, possède de 110 à 141 rangées d'écailles et est originaire principalement comme son nom l'indique d'Angola, mais également de Namibie (partiel), du Zaïre et de Zambie (partiel),
• Varanus albigularis microstictus, appelé Black throated Monitor par les anglophones, possède de 122 à 152 rangées d'écailles et est originaire principalement de Djibouti, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Kenya, du Malawi, du Mozambique (partiel, )de Somalie, du Soudan (partiel), de Tanzanie (partiel), de Zambie (partiel).

Cependant cet animal est extrêmement variable et présente souvent des livrées différentes au sein des mêmes habitats. D'autre part ces différentes sous espèces s'hybrident souvent entre elles là où leurs aires de répartitions se chevauchent. Du coup certains auteurs contestent cette division en sous espèces.

Le varan à gorge blanche fréquente des habitats variés comme les prairies, les steppes ou la savane. Il semble absent des grandes forêts tropicales denses ainsi que des déserts.

Le varan à gorge blanche mesure communément 100 à 150 centimètres avec des records signalés à plus de deux mètres.

La saison de reproduction du varan à gorge blanche varie en fonction de la région et des conditions climatiques qui y règnent. La femelle pond ses œufs dans des "nids" qui peuvent être aussi bien une termitière abandonnée qu'un terrier abandonné. La durée d'incubation est très variable et dépend de la température et de l'hygrométrie. Les nouveau-nés mesurent environ 20 centimètres pour un poids de 25 à 30 grammes. La maturité sexuelle est obtenue généralement au bout de deux ans.

Le varan à gorge blanche se déplace le plus souvent au sol pour rechercher sa nourriture. Il est aussi capable de grimper aux arbres, mais ce n'est pas vraiment un varan arboricole. Opportuniste, il se nourrit d'insectes divers, de larves, de lézards, d'oiseaux, d'œufs, de grenouilles, de petits mammifères, voire même de charognes. Pour sa quête de nourriture il peut parcourir plusieurs kilomètres par jour. En effet le varan à gorge blanche doit se constituer des réserves de graisse qu'il brûlera durant ses périodes d'activité réduite, en hiver, ou au contraire lors des périodes sèches.

Le statut UICN du varan à gorge blanche est "Préoccupation mineure".

 

Kriss de Niort, le 20/04/2008

Photo aimablement offerte par Jojo

 

 

 

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19 avril 2000 3 19 /04 /avril /2000 18:36
Le silphe à 4 points

Xylodrepa quadripunctata
Dendroxena quadripunctata

 

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19 avril 2000 3 19 /04 /avril /2000 16:31
La nature méditerranéenne en France



LES MILIEUX, LA FLORE, LA FAUNE est justement le sous-titre de cet ouvrage d’une taille raisonnable (230 x155) pour qui veut l’emporter sur le terrain, lors de sorties en région méditerranéenne française.

Ce sous-titre est parfaitement à propos, puisqu’il résume idéalement l’approche proposée par les Ecologistes de l’Euzière pour cette découverte progressive d’un environnement à l’aspect si sauvage mais pourtant en grande partie façonné par l’homme au cours des siècles, voire des millénaires.

J’ai acheté « La Nature méditerranéenne en France » en 2002. Depuis, il a été mon fidèle compagnon, toujours à portée de main dans le sac à dos ou dans la musette, lors de mes errances dans les mystérieuses et fascinantes étendues du Luberon.

Je dois préciser que je suis, depuis cinq ans, intervenant pédagogique en éducation à l’environnement pour le Parc naturel régional du même nom. Ce livre m’a été doublement utile, car il m’a assuré une formation de base sans égal pour une somme raisonnable…

« Les milieux, la flore, la faune » est donc un sous-titre idéal, puisque que c’est ainsi que ce guide est découpé. On trouve donc trois chapitres, correspondant à chacun des trois thèmes énoncés.

Le premier, intitulé « les milieux et leurs histoires », est une sérieuse entrée dans le monde de cette nature ensoleillée si riche et variée. Ainsi on semble arriver du ciel, puisque tout commence par une carte de la « zone de l’olivier ». Car c’est à la répartition de cet arbre mythique que l’on peut associer la cartographie d’une région dite « méditerranéenne ». Celle-ci s’étend d’ailleurs de Perpignan à Nice, en comptant la Corse, amputée de ses plus hauts sommets (car là on trouve d’autres conditions de vies !), et est limitée vers le nord par les Alpes, les Cévennes, et dans le couloir du Rhône par le manque d’ensoleillement qui commence tout de suite après Valence. A l’ouest les Pyrénées marquent une autre limite, celle de la haute montagne, bien entendu.

Ce petit résumé de l’introduction vous donne une idée de la foule d’informations que peut fournir, page après page, ce chapitre. Par la suite, on vous parlera du climat méditerranéen, idéal pour les vacances, mais très dur pour les êtres vivants en permanence sur place, on vous racontera l’histoire de cette mer qui influence tant les régions qui l’entourent, et très rapidement on comprendra que les paysages ont été dans cette région façonnés par l’homme depuis très longtemps. Suit donc une évocation de la construction du littoral, véritable création humaine (pas toujours dans le bon sens d’ailleurs), soumises malgré tout à la loi implacable d’une nature qui ne se laisse pas faire. D’ailleurs, on nous rappelle rapidement l’échelle de la vie d’une telle région, en nous racontant par exemple la formation des paysages végétaux il y a 1.8 millions d’années… De quoi réfléchir sur la relativité de l’importance de l’espèce humaine, pourtant toujours actrice de son environnement, on le comprend à la lecture de ce guide.

Ce qui est le plus intéressant encore, c’est ce qui suit. Au fil des articles qui constituent ce chapitre, on vit un véritable voyage de la mer à la montagne, en gravissant différents étages, occasion d’aborder la notion de milieux. On apprend donc à distinguer les cadres de vie des différentes espèces animales et végétales, dépendantes de la géologie, des précipitations, de l’altitude… On voit alors les paysage différemment : on comprend que tout est lié, et on entre alors dans une perception très moderne, celle d’une réalité sans laquelle nous perdons le sens de la vie : l’écologie.

Le voyage est magnifique : du milieu marin, « mouvement, écume et lumière », on passe aux côtes rocheuses et leur flore si coriace. On passe par « les plages et leurs trésors », « les dunes vives », les arrières dunes, les sansouires (basses terres salées), on remonte peu à peu vers les collines, non sans avoir rendu visite aux marais d’eau douce, très présents en Provence, et pourtant menacés par un urbanisme brut et sans scrupules. Sur ces collines, on trouve plusieurs milieux de vie : les maquis, les garrigues, très riches biologiquement (à ce propos je vous invite à consulter mon avis sur le magnifique « La garrigue grandeur nature » de J.M. Renault), que l’on regroupe depuis derrière le nom emprunté à l’espagnol de « matorral ».

La région méditerranéenne fût aussi le siège du développement humain au fil des siècles, et c’est pourquoi l’histoire qui suit, celle des « premiers paysans du midi », n’est pas superflue, surtout quand elle est suivie de celle de la pierre sèche, matériau d’une civilisation paysanne très inventive et au sens pratique sans égal.

On visitera ensuite les forêts, les pelouses et prairies sèches, et entre les deux, il y a le feu qui joue un rôle important, qu’il soit maîtrisé ou non. Les auteurs prennent le temps de s’arrêter sur une ou plusieurs espèces emblématiques de la région. C’est le cas de la couleuvre de Montpellier, dont le mâle peut atteindre 230 cm de longueur, symbole de cette nature puissante racontée dans ce guide. C’est également le cas des plantes aromatiques, véritables stars du midi, et sur lesquelles on apprend quantité de choses … On oublie pas les cultures, vignes, olivier, et les friches, talus et décombres, autant de milieux de vie originaux, aux hôtes animaux et végétaux tout aussi particuliers.

Et on remonte encore : on passe par les escarpements rocheux, les grottes et avens, et la zone de transition avec le milieu montagnard, ou se rencontrent deux mondes : celui d’en haut, (Alpes, Cévennes…) et celui du bas, Provence et Ardèche par exemple.

Après un détour par la Corse (qui mérite bien plusieurs pages), on parle encore de la Crau, tapis aride de galet fourmillant de vie, et de la petite faune domestique (araignée et scorpions… impressionnants, mas sans danger réel).

Tout au long de ce voyage, on rencontre énormément de plantes, d’animaux, et leurs photos, suffisante en qualité pour qu’on puisse les reconnaitre. Les espèces, quand elles sont citées sous les images ou dans les textes, sont suivies d’un nombre entre parenthèses, qui renvoie aux deux autres chapitres de notre guide.

Car avec ces derniers chapitres, on dispose d’un véritable guide d’identification de la faune et de la flore méditerranéenne, en ce qui concerne ses représentants les plus souvent rencontrés.

Même si les dessins de Philippe Martin, auteur principal de ce livre, sont parfois un peu flous, on peut très facilement reconnaître les espèces. J’ai souvent été étonné, après avoir jugé un dessin un peu trop approximatif, de la ressemblance, au final, avec le sujet réel, une fois celui-ci rencontré ! Et si votre trouvaille ne se trouve pas dans le guide, il y a toujours un dessin qui lui ressemblera, et ainsi vous apprendrez à établir des liens de parenté entre un trèfle étoilé et une vesce jaune, un centranthe chausse-trape et un lilas d’Espagne, ou encore une magicienne dentelée et une taupe grillon… A la lecture de ces noms vous comprendrez que nous sommes à nouveau dans un domaine magique et mystérieux, celui d’un monde si proche, et pourtant si lointain car on passe à coté sans le regarder…

Le guide se termine bien entendu par l ‘indispensable index, qui a pour originalité (et efficacité !) de rassembler sur les mêmes pages noms latins et noms communs.

D’année en année, ce bouquin m’a aidé à progresser dans ma connaissance de cette belle région qu’est la Provence, et cela aurait été la même chose si j’avais voyagé en Ardèche ou dans le Gard… Si vous cherchez un bon guide pour débuter, ou pour rassembler dans un seul livre les principales informations, les retrouver rapidement, chez vous ou sur le terrain, celui-ci est idéal. Si vous voulez vous essayer à cette fascinante discipline qu’est le naturalisme, voici le livre qui vous ouvrira bien des portes, pour peu que vous dirigiez vos pas au sud. Par la suite, vous pourrez toujours approfondir vos domaines de prédilection, grâce à des ouvrages plus spécialisés.

Grâce à des outils comme celui-ci, on peut l’affirmer : une passion, ça se construit jour après jour.

Aimable contribution de Sylvestrel.

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