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21 avril 2000 5 21 /04 /avril /2000 06:19
LE RENARD

(vulpes vulpes)


Photo renard DESCRIPTION

Ce mammifère, vertébré et carnivore, est de la famille des canidés. Il est, à l’âge adulte (vers 6 mois), de taille moyenne : 60 à 90 cm. Sa longueur est d’environ 110 à 130 cm. Son poids oscille entre 6 et 13 kg. Il a un long museau pointu et moustachu et de longues oreilles bien dressées. Sa queue est longue, touffue et superbe ! Il a le museau, la poitrine, le ventre, l’intérieur des pattes, ainsi que l’extrémité caudale, blancs. Son pelage, ou robe, est brun roux et peut varier du jaune ocre au brun. Sa fourrure change de couleur et d’épaisseur en fonction du climat où il vit. Il a cinq griffes aux pattes avant et quatre aux pattes arrières. Il sait nager, chasse la nuit, même dans l’eau. Parmi les espèces vulpines, on peut citer : le renard roux, le renard polaire ou isatis, le fennec ou renard des sables, etc… La remarquable faculté d’adaptation du renard se manifeste à travers le choix de son habitat, son régime alimentaire, son organisation sociale, son occupation de l’espace et son taux de reproduction. Cela explique, en partie, l’augmentation importante de sa densité, sa colonisation récente de nouveaux habitats (littoral, zones urbanisées,..) et l’extension de son aire de distribution.


SON HABITAT

Le renard occupe des milieux naturels très divers : côtes, régions boisées, landes, montagnes, déserts… Chez nous, il préfère les milieux semi ouverts (bocages, lisières, taillis, …). En l’espace de quelques dizaines d’années, le renard, tout rural qu’il était, est devenu de plus en plus urbain, surtout en zone suburbaine, où il y a surtout des propriétés individuelles avec jardin, des espaces verts à vocation récréative (golfs, parcs, …) ou non (terrains vagues, talus de chemins de fer, zonings de toutes sortes, etc…). Cela constitue, pour lui, un nouveau type de milieu, qui lui apporte une nourriture abondante (il ne dédaigne pas les poubelles !), tout en bénéficiant d’un couvert végétal suffisant. Son refuge est un terrier, haut et profond, qu’il creuse lui-même ou qu’il emprunte parfois à une autre espèce, le blaireau, par exemple, avec lequel il séjourne alors, mais dans des «appartements» séparés ! (à noter que l’appartement du goupil se révèle toujours être le plus mal entretenu !!!). Il y a une grande variabilité dans les sites d’implantation des terriers, chez le renard : en général, dans un talus, à la lisière d’un bois, dans une haie, mais on en trouve dans des canalisations désaffectées, sous un tas de bois, dans les talus d’autoroute, etc…


LE REGIME ALIMENTAIRE

On peut définir notre goupil comme un généraliste « opportuniste ». Son régime est très varié et constitué de proies vivantes (rongeurs, invertébrés), de charognes (nombreuses, vu l’extension du réseau (auto)routier et du parc automobile – hérissons, chats, batraciens,…) et de végétaux (baies et fruits). Rusé et opportuniste, il s’approche de plus en plus des jardins, où il trouvera souvent quelques volailles bien grasses, dont les propriétaires, inconscients, ont oublié de protéger le poulailler ! Le renard adore aussi « faire » les poubelles individuelles ou publiques et visite les dépotoirs (berk). La diminution du petit gibier (faisan, perdrix), dans des milieux naturels étranglés ou dégradés a engendré le lâcher d’animaux d’élevage (et les droits des chasseurs ? Non mais !!!).Ce sont des proies faciles pour notre compère ( y a pas écrit « bécasse » quand même !).


LA REPRODUCTION ET LES DEPLACEMENTS

Une fois par an, dès l’âge de 10 mois, la renarde met bas, vers le mois de mars, une portée de 3 à 8 renardeaux. La gestation dure une cinquantaine de jours. Il arrive que deux femelles d’un même groupe occupe le même terrier de reproduction et y élèvent leur progéniture. Dès la troisième semaine, les renardeaux commencent à consommer de petites proies. Vers 6 semaines, le sevrage est acquis. Ils sortent alors du terrier et commencent leur apprentissage à proximité. Vers la fin de l’été, les jeunes se dispersent en quête d’un nouveau territoire ou d’une place vacante dans un groupe social. Les renards mâles peuvent se déplacer sur des distances allant de 5 à 25 km en général. Certaines femelles peuvent rester dans le territoire parental et occupent alors une position subalterne dans la hiérarchie du groupe social (elles le veulent bien celles-là !!) Parmi les mammifères sauvages, terrestres, le renard « roux » est un de ceux qui possèdent l’aire de répartition la plus vaste. Son expansion géographique a d’ailleurs été favorisée par l’homme (eh bien, t’as qu’à t’en mordre les doigts maintenant !). Actuellement, il est présent sur presque l’ensemble du continent eurasien, à l’exception de quelques îles, du sud de l’Inde et de la péninsule indochinoise. On le rencontre aussi en Asie du nord, en Afrique du nord et dans la vallée du Nil. Enfin, introduit en 1870, dans l’état de Victoria, en Australie, à des fins cynégétiques, le renard a depuis colonisé la quasi-totalité de ce continent.


L’ORGANISATION SOCIALE ET L’OCCUPATION DE L’ESPACE - LA VIE EN « COMMUNAUTE »

Le renard peut être solitaire ou social, selon la capacité d’accueil du milieu. Son statut peut aussi évoluer au cours de sa vie. Il est généralement solitaire, dans les milieux pauvres en nourriture, à l’exception de la période du rut où les contacts entre individus sont plus fréquents. Dans les milieux plus favorables, ils vivent en couple toute l’année (allez, donc !). Là, où il y a profusion de nourriture, ils peuvent aller jusqu’à former un groupe social hiérarchisé, constitué d’un mâle, d’une femelle dominante reproductrice et de plusieurs individus subalternes, qui sont, le plus souvent, des femelles non reproductrices qui participent au ravitaillement et à l’élevage des renardeaux (les bonnes, quoi !). Il arrive que plusieurs femelles d’un même groupe social (ex : une mère et sa fille) se reproduisent, si la nourriture est vraiment très abondante. Il y a deux catégories d’individus dans la population vulpine : les « résidents territoriaux » (solitaires ou en groupe, dominants et dominés), marquant et défendant leur territoire, dont l’étendue se restreint d’autant plus que les conditions de vie sont favorables (ça, on sait déjà, mais sait au profit de qui !) et les « itinérants », prêts, quand même, à occuper une place dans un territoire dès qu’elle se libère (ben, des demandeurs d’asile, quoi !). On peut se demander alors si le renard « social » ne serait pas tout simplement une évolution nouvelle qui résulterait de l’exploitation des milieux naturels par l’homme.


LES CAUSES DE MORTALITE

Le renard connaît, chez nous, très peu d’ennemis « naturels ». Le hibou grand-duc ( disparu de Belgique, en tout cas) peut occasionnellement prélever des renardeaux. Devinez un peu qui est l’ennemi n° 1 L’HOMME, dans tous ses états… En habit de chasseur, fier comme Artaban, rusant (tiens, lui aussi !) et usant (dans les deux sens !) de pièges et de poisons, ou en « stoemelings » (comme on dit à Bruxelles), dans l’anonymat, le plus criant de la nuit, une lampe infra-rouge en guise de visière sur le front, pour aller braconner et tirer profit de la dépouille auprès d’un taxidermiste véreux, ou encore, plus redoutable, en veston et col-cravate, quand il sent monter en lui la toute puissance de sa Ferrari… Pas de chance pour notre renard cette fois. Pas d’échappatoire ! Oui, c’est bien l’automobile, la cause première de sa mortalité ; elle s’en prend surtout aux jeunes renards en dispersion, encore inexpérimentés… Le nombre croissant de chiens, surtout en zone suburbaine, limite aussi la population vulpine ; elle est surtout néfaste durant la période de reproduction (prédation de renardeaux, occupation de certains espaces ou concurrence alimentaire). Dans certaines régions, la RAGE et la gale sarcoptique constituent les autres principales causes de mortalité pour l’espèce. Des hivers rigoureux peuvent aussi localement faire périr des individus affaiblis et mal nourris.


LA RAGE

En Europe, le renard est vecteur de la rage, maladie virale, mortelle pour l’homme. Ce problème est préoccupant pour la santé publique et constitue aussi une menace en matière de santé animale : animaux de production et de compagnie peuvent en être victimes. Mais l’effet de détérioration sur la faune sauvage est, quant à lui, difficilement mesurable. Différentes méthodes de lutte préventive ont été proposées :
· vaccination des animaux domestiques (vise également à la protection de l’homme),
· tentative d’élimination de la rage chez le renard :
  
* par la « prévention sanitaire », qui consiste à réduire artificiellement la densité des populations,
   * par la « prévention médicale », qui vise à réduire le nombre d’animaux réceptifs à la maladie par la vaccination.

La prévention sanitaire, très vite apparue en Europe, s’avéra difficile sur les plan pratique, éthique et économique. De plus, cette technique, à elle seule, n’a que très rarement permis de freiner l’extension de la rage. Le « gazage » des terriers, quant à lui, ne fut pas plus efficace ; on gazait très souvent les blaireaux ou d’autres espèces « colocataires », en même temps que les renards. Une autre stratégie visait à vacciner une certaine fraction de la population. Elle dépend directement de la densité de la population : pour une densité moyenne de 2 renards/km², par ex, la fraction à vacciner pour éliminer la rage atteint 80%. Cette méthode a été très efficace dans la majorité des pays européens infectés. L’infection en Belgique et au nord de la France est en voie d’être maîtrisée grâce également à la bonne coopération transfrontalière.

L’élimination de la rage par la vaccination des renards est-elle responsable de leur prolifération actuelle ? NON, la disparition de la rage n’apparaît pas comme un facteur prépondérant qui pourrait expliquer l’évolution démographique à long terme du renard. Cette évolution est liée, plus que probablement, directement ou indirectement, aux activités humaines, modifications du paysage et des pratiques rurales. Mis à part des cas exceptionnels, il vaut donc mieux apprendre à vivre avec le renard qu’essayer de l’éliminer !


Aimable contribution de leto05

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commentaires

C
je suis patiente.. :)<br /> bizou et bonne nuit
C
bonsoir !<br /> très intéressant mais à quand un article sur le caracal ? ça m'intéresse particulièrement ;)<br /> bizouuuuuuuuu
K
Pour l'instant j'ai pas ça en stock...  Peut-être un peu plus tard...