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22 octobre 2000 7 22 /10 /octobre /2000 08:40
Euphorbes et euphorbiacées

 

Du risque terroriste au préservatif


(suite)

 Voir le début

 

Les euphorbes bien de chez nous

Photo euphorbia-characias euphorbe euphorbiacees Les euphorbes que l'on peut observer chez nous (une soixantaine) sont assez tristes d'apparence. Nous n'avons pas la chance de posséder la richesse des variétés tropicales et subtropicales, mais il faut s'en contenter.

Parmi les espèces les plus courantes, j'ai déjà cité l'euphorbe épurge (considérée comme rare partout en France), appelée également "herbe à taupe" car les jardiniers prétendent qu'elle a la propriété d'éloigner les taupes. Donc, n'hésitez pas à en installer dans votre jardin. Attention, ne confondez pas ses fruits avec des câpres. La forme en est approchante, mais vous risquez d'avoir de mauvais souvenirs.

L'euphorbe réveil-matin (helioscopa) doit son nom à une soit disant ressemblance de son ombelle avec une horloge. A vrai die, je ne trouve pas que ça ressemble tellement. Cette plante a la particularité d'accumuler le bore dans ses cellules. Elle mesure de 20 à 50 centimètres. Sa floraison s'étale de juin à octobre. Cette plante est aussi appelée "herbe aux verrues" car autrefois elle était largement utilisée pour lutter contre les verrues.

L'euphorbe maritime est une jolie vivace aux tiges dressées. Elle forme parfois des touffes assez importantes sur les dunes et les plages de sable. Bien qu'elle soit principalement méditerranéenne, on la retrouve également en bordure de l'océan Atlantique.

Comme son nom l'indique, l'euphorbe des bois pousse dans les bois. Original. On la retrouve également dans les taillis et les clairières. Elle apprécie particulièrement les forêts de hêtres et de chênes. En montagne, on peut la rencontrer jusqu'à 1300 mètres d'altitude.

L'euphorbe petit cyprès est vivace. Sa particularité est d’avoir très peu de fleurs sous l’ombelle. De nombreux rameaux stériles garnissent sa tige et ses nectaires (glandes à nectar) sont en forme de croissant.

L'euphorbe characias (photoci-dessus) est une espèce méditerranéenne. Adulte, elle peut atteindre 1,5 mètre. Sa tige est rougeâtre et ses nectaires sont généralement pourpres à pourpre foncé.

La mercuriale. En fait je devrais dire les mercuriales car il existe une variété annuelle et une variété vivace. D'après la légende, c'est Mercure qui aurait découvert les propriétés purgatives de cette plante. Les mercuriales sont dioïques (les fleurs mâles et femelles sont portées par deux plants différents). Les mercuriales vivaces forment de véritables colonies dans les forêts fraîches où les autres plantes ont bien du mal à s'imposer. On les retrouve jusqu'à 1800 m en montagne.


Le plus beau pour la fin

Et dans votre maison ? Si vous aimez les plantes, vous avez peut être chez vous des euphorbiacées sans le savoir. Photo croton euphorbe euphorbiacees

Mais oui par exemple vous avez certainement eu un poinsettia appelé également étoile de Noël. Cette plante est remarquable par ses inflorescences qui atteignent leur apogée à l'approche des fêtes de Noël. Mais rappelez-vous, la fleur est insignifiante. Les belles couleurs (rouge, rose ou jaune suivant les variétés) que vous voyez sont celles des bractées qui entourent la fleur. Naguère ces plantes étaient difficiles à conserver en appartement. De nos jours elle se conservent bien, cependant il reste hasardeux de conserver les poinsettias après leur floraison.

Autre plante assez commune dans nos intérieurs, le croton. Il vient de Malaisie et d'Inde. Son succès est dû à la riche coloration de ses feuilles. Pour conserver cette belle coloration les crotons ont besoin de beaucoup de lumière. Attention tout de même au soleil du sud qui pourrait brûler les feuilles. Le croton craint les écarts de température et cela se traduit généralement par une chute des feuilles. Lorsque les fleurs apparaissent, vous pouvez les supprimer. Elles sont sans intérêt et ne font qu'épuiser la plante pour rien. Bien que plus facile à conserver que le poinsettia, le croton n'est quand même pas une plante pour novices.

Ma préférée maintenant. Il s'agit de l'ancienne euphorbia splendens que les botanistes appellent maintenant Euphorbia milii. Vous la connaissez peut être sous le nom de "couronne d'épines" ou "'épine du Christ". Originaire de Madagascar, elle possède des tiges épineuses et de magnifiques fleurs écarlates. Pardon des bractées écarlates. Elle peut fleurir pendant presque toute l'année. La chute des feuilles est fréquente en hiver, période de repos de la plante. C'est une des premières euphorbiacées qui a été cultivée comme plante d'appartement. Sa culture est facile.
Photo poinsetia euphorbe euphorbiacees

L'euphorbe des Canaries. Il s'agit d'une plante grasse cactiforme qui pourrait être confondue avec un cereus. Elle possède des tiges charnues dont les arêtes sont couvertes d'épines. Dans des conditions optimales, de petites fleurs aux bractées rouge foncé font leur apparition en mai et juin. Ces fleurs ont réunies en cyme (comme pour l'ombelle, les leurs partent du même point mais arrivent à des hauteurs différentes). Aux îles Canaries elles dépassent souvent 8 mètres, mais sous nos contrées 2 mètres c'est déjà bien. Une plante idéale pour la véranda.

En conclusion

Je n'ai parlé que des euphorbes et des euphorbiacées les plus importantes et de celles qui me tiennent à cœur. Je ne peux pas toutes les évoquer ici. Sachez qu'il existe des collectionneurs d'euphorbiacées comme il existe des collectionneurs de cactées. Certaines sont vraiment en danger de disparition et ne se reproduisent plus qu'en culture car dans la nature les deux sexes se trouvent très rarement en situation favorable pour la pollinisation.

Vous pouvez assez facilement cultiver des euphorbes herbacées dans votre jardin. Vous en trouverez en jardinerie, mais n'hésitez pas à échanger avec vos voisins et amis. Si vous avez envie de découvrir les euphorbes, visitez les jardins de vos villes qui en présentent souvent. Pour les habitants de la région parisienne, je conseille le jardin des plantes et sa serre chaude et tout particulièrement le parc floral de Paris à Vincennes qui présente une cinquantaine de spécimens

 

Kriss de Niort le 14 février 2000

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21 octobre 2000 6 21 /10 /octobre /2000 19:41

 

Le Sylvain azuré

Azuritis reducta - Limenitis reducta



Le Sylvain azuré (Azuritis reducta Syn. Limenitis reducta) est un papillon diurne (rhopalocère) appartenant au sous ordre des Ditrysia, à la super famille des papilionidés (Papilionoidea), à la famille des nymphalidés (Nymphalidae) à la sous famille des nymphalinés (Nymphalinae) et au genre Azuritis ou Limenitis suivant les auteurs. Dans certains ouvrages le sylvain azuré dépend de la sous famille des Limenitinae.

 

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21 octobre 2000 6 21 /10 /octobre /2000 19:34

 

Streptope rose - Streptopus lanceolatus



Le streptope rose (Streptopus lanceolatus), surnommé parfois "rognons de coq", est une plante angiosperme monocotylédone appartenant à la sous classe des Liliidae, à l'ordre des Liliales, à la famille des liliacées (Liliaceae) ou, suivant les classifications, des colchicacées (Colchicaceae) et au genre Streptopus.

 

 

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21 octobre 2000 6 21 /10 /octobre /2000 08:40
L'euphorbe Milii


En savoir plus



Euphorbe Milii



L'euphorbe Milii (anciennement Euphorbia Splendens), est une très jolie plante arbustive, très buissonnante, originaire de Madagascar. Cette plante est souvent appelée chez nous "épine du Christ" ou "couronne d'épines"...

Cette euphorbe a été une des premières espèces cultivée comme plante d'intérieur en Europe. Aujourd'hui, passée de mode, elle est injustement moins présente dans nos appartement.

Cette plante, qui pour le néophyte pourrait passer pour une cactée, est bel et bien une euphorbiacée que certains considèrent comme "semi succulente". Comme toute euphorbiacée, l'euphorbe Milii sécrète un latex dont il faudra prendre soin lors de vos manipulations.

La tige ligneuse de l'euphorbe Milii présente de nombreuses épines qui peuvent être, elles aussi, source de désagréments. Ses feuilles sont persistantes.

L'euphorbe Milii est une plante xérophile très robuste (c'est en partie ce qui lui avait valu son succès), qui se cultive facilement en appartement et qui demande peu de soins. C'est donc une plante qui convient bien aux débutants.

Les euphorbes Milii peuvent fleurir presque toute l'année pour peu qu'elles soient placées dans des conditions optimales.

Parfois les feuilles jaunissent et tombent. Ceci peut se produire à la suite d'un choc thermique important, ou suite à un changement de milieu. Cette chute des feuilles se produit souvent en période hivernale, qui correspond à la période de repos de la plante.

En cas de chute des feuilles, il convient de réduire les arrosages, tant au niveau des doses qu'au niveau de la fréquence. Il faut également cesser les apports nutritifs. Dès que de nouvelles feuilles apparaissent, l'arrosage peut reprendre normalement ainsi que les apports d'engrais. Pensez à arroser avec de l'eau tempérée, voire tiède, mais jamais froide.

Les fleurs de l'euphorbe Milii ou cyathes sont insignifiantes. En effet elles son blanches et toutes petites. Par contre l'intérêt de cette plante réside dans ses belles bractées généralement rouges qui entourent les fleurs. En appartement, il est assez rare d'obtenir des fruits.


Conseils d'entretien

Euphorbe Milii

· le rempotage : il s'effectue dans un compost sableux riche et très drainant. Les mélanges pour cactus que l'on trouve dans le commerce peuvent convenir. L'euphorbe Milii a besoin d'être à l'étroit, alors ne choisissez pas un pot trop grand.
· le bouturage : pour multiplier la plante, prélevez des tiges d'une dizaine de centimètres. Laissez sécher la plaie. Prenez garde au latex. Placez les boutures dans un mélange sableux et maintenez humide. N'arrosez jamais à l'eau froide.
· l'arrosage : arrosez l'euphorbe Milii une fois par semaine avec de l'eau tempérée (n'oubliez pas son origine). Attention toutefois aux excès d'humidité. Ne laissez jamais d'eau dans la soucoupe. En hiver, diminuez sérieusement la fréquence des arrosages.
· les engrais : tous les mois, ajoutez à l'eau d'arrosage de l'engrais pauvre en azote.
· la température : cette plante supporte des températures relativement élevées, même en hiver, mais ne la laissez pas près d'un radiateur. Elle craint les chocs thermiques (chute des feuilles). Ne maintenez pas l'euphorbe Milii à une température inférieure à 10/12°.
· l'exposition : l'euphorbe Milii a besoin d'une bonne exposition ensoleillée. Évitez tout de même le soleil direct derrière une vitre.
· la taille : lorsque votre plante est désordonnée, au printemps vous pouvez la tailler afin de favoriser la pousse de nouvelles branches (attention au latex).


Vous trouverez des cultivars récents qui fleurissent presque toute l'année. Leurs bractées souvent plus larges vont du rose au rouge en passant par le jaune. Ces nouvelles variétés apprécient d'être arrosées plus généreusement et il est inutile de leur imposer une période de repos en hiver.


Kriss de Niort, le 24/01/2007

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21 octobre 2000 6 21 /10 /octobre /2000 07:41
Les orties



Les orties d'un point de vue botanique :

Les orties font partie de la famille des urticacées. En France on admet généralement qu'il existe six variétés d'orties, dont quatre, plus rares, sont presque uniquement présentes dans les régions méditerranéennes (notamment l'ortie à membranes et l'ortie à pilules également appelée ortie romaine). Dans cet article, je vais me consacrer uniquement aux deux variétés les plus courantes, l'ortie dioïque et l'ortie brûlante.

L'ortie dioïque est une plante vivace qui possède un rhizome. Comme son nom l'indique, elle est dioïque, c'est à dire que les fleurs d'une même plante sont unisexuées (soit mâle soit femelle). Il y a donc des pieds entièrement mâles et des pieds entièrement femelles. Les fleurs mâles se présentent sous la forme de longs chatons pendants et les fleurs femelles sont disposées en petites grappes. C'est l'ortie des gastronomes.

L'ortie brûlante est une plante annuelle, herbacée. Elle est plus urticante que l'ortie dioïque. Les fleurs mâles et femelles sont situées sur le même pied (on dit qu'elle est monoïque). Elle est plus petite que l'ortie dioïque et ne dépasse que très rarement les 70 centimètres (l'ortie dioïque peut atteindre 150 centimètres). C'est l'ortie des pharmaciens.

Le fruit fécondé de l'ortie est un akène. Les orties sont généralement mésophiles, c'est à dire qu'elles se développent sur des sols moyennement pourvus en eau. Elles s'accommodent aussi bien de sols calcaires que de sols siliceux. Les orties sont grosses consommatrices d'azote, on les retrouvera donc le plus souvent au bord des chemins, dans les jardins et les champs bien fumés, les prairies où les bêtes ont longtemps séjourné. C'est aussi une plante que l'on rencontrera fréquemment sur les décombres (on dit que c'est une plante rudérale).


Attention à ne pas confondre :

Dans le langage populaire, certaines plantes portent également le nom d'ortie mais n'en sont pas. Il s'agit de l'ortie blanche, de l'ortie rouge et de l'ortie jaune qui ne sont même pas des urticacées mais des labiacées qui sont en fait respectivement, le lamier blanc, le lamier tacheté et le lamier jaune. En cas de confusion, ce n'est pas dramatique, elles sont également comestibles.


Pourquoi les orties piquent ?

Le dessus des feuilles et les tiges sont recouverts de poils urticants. Ces poils, en forme d'ampoule, que l'on nomme également dard, sont terminés par un petit renflement riche en silice et donc très cassant. C'est ce qui se produit au moindre contact. L'embout casse, pénètre dans la peau et libère le produit urticant qui était sous pression à la base du poil. Pendant de nombreuses années on a cru que ce produit était uniquement de l'acide formique (comme pour les fourmis). Des études plus récentes montrent qu'il s'agit plutôt d'un savant mélange de plusieurs produits chimiques : formiate de sodium (à base d'acide formique), sérotonine (neurotransmetteur, présent naturellement dans le cerveau), acétylcholine (produit à base d'acide acétique) et surtout de l'histamine. Amis chimistes, amusez-vous…


Contrepoison :

La nature est bien faite. Souvent à proximité des orties vous trouverez du plantain. Ne prenez pas le plantain lancéolé (à feuilles étroites) mais le plantain majeur appelé aussi grand plantain, reconnaissable à ses feuilles ovales. Froissez quelques feuilles et passez-les sur la zone où vous êtes fait piquer par les orties. A noter que le plantain est efficace également contre les piqûres de guêpe et d'abeilles.


Les vertus que l'on prête aux orties :

on ne prête qu'aux riches ! Pour commencer, il faut savoir que les orties sont très riches en protéines, en acides aminés, en vitamines, notamment A et C, en sels minéraux et en oligo-éléments. Leur teneur en fer et en magnésium est importante. C'est aussi une des plantes les plus riches en chlorophylle. L'ortie contient plus de protéines que le soja. L'ortie est également le légume vert qui contient le plus de vitamines C. Un chiffre qui fait réfléchir : l'ortie contient six fois plus de vitamines C qu'une orange !

Les propriétés médicinales attribuées aux ortie sont très nombreuses. Jugez-en. On dit qu'elles favorisent la lactation chez les jeunes mamans, que ses piqûres soignent efficacement les rhumatismes, qu'elles ont des effets dépuratifs, toniques et diurétiques. On dit également que l'ortie est hémostatique (des fragments de tiges introduits dans les narines arrêteraient les saignements, plus judicieux, introduisez dans les narines un morceau de coton sur lequel vous aurez préalablement déposé un peu de suc de la plante) et astringente (elle facilite la cicatrisation).

Nos grands parents utilisaient les décoctions ou les infusions d'ortie pour soigner : l'urticaire, le psoriasis, les aphtes, la diarrhée, l'énurésie (incontinence urinaire), la leucorrhée (les pertes blanches), les œdèmes et bien d'autres choses encore. Interrogez les anciens autour de vous et vous serez certainement surpris par ce qu'ils vous raconteront.


Les massifs d'orties : un monde en miniature.

De très nombreuses espèces d'insectes trouvent refuge au sein des massifs d'orties. Il faut savoir qu'un massif d'orties, de taille significative, constitue un véritable écosystème miniature. Détruire les massifs d'orties, c'est tuer une trentaine d'espèces d'insectes que leur sont inféodés. D'autres insectes ne sont que de passage. Parmi les plus remarquables je voudrais citer deux espèces de papillons parmi les plus beaux que nous ayons en France. En effet, les chenilles du vulcain et du paon du jour se développent presque exclusivement que dans les massifs d'orties. Donc détruire les orties, c'est se priver du merveilleux spectacle de ces lépidoptères.

Un massif d'ortie, c'est souvent une cachette idéale pour certains oiseaux, entre autre les rousserolles et les fauvettes qui y construisent leur nid bien à l'abri des prédateurs. Par contre, les oiseaux insectivores et plus particulièrement la mésange trouvent là de nombreuses chenilles pour satisfaire leur appétit et celui de leur nichée. Si vous êtes amateurs d'escargots, vous en trouverez certainement au milieu des pousses d'ortie dont ils font volontiers leur régal. Plusieurs espèces de mammifères ne dédaignent pas les orties, notamment lorsqu'elles sont en graines.

Tout ceci pour vous montrer combien les orties sont importantes pour l'équilibre biologique d'un milieu, malgré leur mauvaise réputation.


Les orties et les gourmets : (préférez l'ortie dioïque)

La consommation d'orties ne date pas d'hier ! Des recherches ont permis de prouver que nos ancêtres du néolithique consommaient déjà des orties. Plus proche de nous, Pline décrit une soixantaine de recettes à base d'orties.

Je ne vais pas vous donner des recettes de cuisine (il y a d'autres sites pour ça), mais quelques conseils pour la cueillette. Si vous êtes douillets (ce que je comprends aisément) mettez des gants en plastique et prenez une paire de ciseaux. Ne cueillez que les jeunes pousses. Si la plante est bien développée, coupez les tiges au niveau de la cinquième feuille. Transportez votre récolte dans un panier plutôt que dans un sac en plastique. Ne cueillez pas en bordure de route ni trop proche d'un champ sur lequel il aura été répandu des insecticides, pesticides, engrais et autres cochonneries.

Vous pouvez cueillir l'ortie presque toute l'année. Pour avoir des tiges fraîches en toute saison, il suffit de faucher un petit carré. Ne vous inquiétez pas, ça va repousser et les nouvelles tiges seront bien tendres.

La question que se pausent les gens est de savoir si l'ortie va piquer la bouche en la consommant. Pour ma part, je n'ai jamais vu d'escargots se plier de douleur… Non, plus sérieusement, les orties perdent leur pouvoir piquant si vous les ébouillantez, si vous les mixez ou tout simplement au bout de 24 heures de séchage à l'abri du soleil.


Les orties et le jardinier :

Je ne peux pas terminer ce tour d'horizon sur les orties sans vous parle du fameux purin d'orties. En effet l'ortie est un précieux allié des jardiniers soucieux d'environnement. Le purin d'ortie s'avère être un engrais puissant qui apporte aux plantes un supplément d'azote et de sels minéraux. C'est aussi un répulsif efficace contre les acariens et les pucerons.

Préparation : munissez vous d'un grand récipient. Remplissez-le de 10 litres d'eau (préférez l'eau de pluie à l'eau du robinet). Mettez dans cette eau 1500 grammes de jeunes feuilles d'orties hachées. Laissez macérer pendant environ quinze jours. Filtrez. Cette préparation sent assez fort d'où son nom. Par conséquent stockez le récipient dans un lieu isolé.

Comment l'utiliser : sous forme d'insecticide pour lutter, par exemple, contre une infestation de pucerons : diluez dans 10 litres d'eau 1 litre de purin et pulvérisez sur le feuillage. Doublez la concentration pour enrichir les sols ou pour lutter contre les champignons, les algues, le lichen, le mildiou…

Le purin d'ortie se conserve un mois environ, à l'abri de la lumière et de la chaleur.


En conclusion :

Après avoir lu ces quelques lignes sur les orties j'espère que vous ne les regardez plus comme auparavant et que dans votre esprit, "ortie" ne sera plus associé à "mauvaise herbe". Je sais, le chemin est long…

J'aurais pu vous en dire d'avantage, parler par exemple des vertus tinctoriales, disserter sur l'utilisation industrielle qu'en faisaient nos anciens : cordages, pâte à papier et bien d'autres choses encore… mais ceci est un article et non un livre.



Kriss de Niort, le 19/01/2007

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20 octobre 2000 5 20 /10 /octobre /2000 19:10

 

Gongyle-ocellé - Scinque ocellé - Seps ocellé - Chalcides ocellatus




Le scinque ocellé (Chalcides ocellatus), appelé également gongyle ocellé ou seps ocellé, est un reptile appartenant à la sous classe des Diapsida, à l'infra classe des Lepidosauromorphes (Lepidosauromorpha), au super ordre des Lepidosauria, à l'ordre des squamates (Squamata), au sous ordre des Sauria, à l'infra ordre des Scincomorphes (Scincomorpha), à la famille des scincidés (Scincidae), à la sous famille des scincinés (Scincinae) et au genre Chalcides.

 

 

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20 octobre 2000 5 20 /10 /octobre /2000 08:37

 

Le montbretia - Crocosmia



Le montbrétia est une plante angiosperme monocotylédone appartenant à l'ordre des asparagales, à la famille des iridacées (Iridaceae) et au genre Crocosmia. On appelle communément "montbrétia" toutes les espèces du genre Crocosmia.

 

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20 octobre 2000 5 20 /10 /octobre /2000 08:07
Les blattes




Tout le monde a entendu parler des blattes, ces insectes qui sont la hantise de nombreuses ménagères et qui provoquent dans notre monde occidental, gêne, dégoût et répulsion, sans trop savoir pourquoi (et les exterminateurs savent bien entretenir ce filon) comme s'il était normal d'avoir horreur de ces petites bestioles, que nous avons affublées de petits noms comme coquerelle (chez nos amis québécois), cancrelat ou cafard. Mais connaissez-vous bien les blattes ?


Qui sont les blattes ?

Les blattes sont des insectes (elles ont 6 pattes). Elles existent depuis environ 350/400 millions d'années (on ne sait ni le jour, ni l'heure exacte), d'après les traces retrouvées dans les fossiles. Pour les férus de paléontologie , cette apparition correspond à peu près au silurien. Les blattes ont connu leur apogée au carbonifère (on en a retrouvé qui faisaient une soixantaine de centimètres !).

Pendant très longtemps les blattes étaient classées parmi les orthoptères, au milieu des criquets et des grillons. Une bataille d'expert et quelques analyses plus poussées ont conduit les entomologistes à classer les blattes dans une famille créée juste pour elles, les Blattidae.

Les spécialistes ont dénombré plus de 4500 espèces et supposent qu'il en reste autant à découvrir. En Amérique du sud, certaines blattes mesurent jusqu'à 10cm. La plupart des blattes vivent sous les tropiques et à l'équateur. Cependant les blattes sont présentes partout dans le monde. La France n'abrite qu'une petite vingtaine de blattes sauvages et cinq blattes domestiques. C'est très peu. Certains diront c'est déjà trop...


Les espèces sauvages

Lors de vos promenades, vous n'avez certainement pas remarqué ces petits insectes. Je vous concède qu'il faut avoir une bonne connaissance de la nature pour les voir, et un sens aigu de l'observation. Pourtant, on peut les trouver au petit matin, biens installées dur les feuilles des arbustes, en train de se faire dorer par les premiers rayons de soleil. Ensuite, les blattes se cachent ou vaquent à leurs occupations, c'est à dire manger des fruits ou des matières organiques en décomposition (feuilles, branches pourries) ou insectes morts. Par endroit, elles peuvent représenter jusqu'à 10% des agents décomposeurs.

Elles élisent domicile souvent sous l'écorce des arbres morts, ou sous de grosses pierres. Certaines se sont spécialisées et ne vivent que dans les grottes ou les cavernes. Les espèces sauvages se retrouvent aussi bien en montagne qu'en plaine voire en plein désert. Il suffit qu'il y ait de l'humidité et de la nourriture. Les plus communes sont la blatte sylvestre et la blatte lapone.


Les espèces domestiques

Je vais vous épargner le nom savant des blattes. Sachez en gros que les blattes domestiques en France se limitent à cinq variétés dont les plus répandues sont la blatte germanique (majoritaire en région parisienne), la blatte américaine, le plus fréquemment dans les villes portuaires (c'est elle normalement qu'on appelle cancrelat) et la blatte orientale, surtout dans le sud-est de la France (cafard).

Pour commencer, il faut dédramatiser. Sachez qu'en milieu urbain, et particulièrement dans les immeubles la présence de blattes est inéluctable et ni la propreté ni l'hygiène de votre appartement n'est en cause. Tout simplement les blattes trouvent là un milieu qui leur convient à merveille, c'est à dire : chaleur, humidité et nourriture. La chaleur, c'est par exemple celle des tuyauteries de chauffage ou d'eau chaude, des moteurs électriques de votre réfrigérateur. J'en ai trouvé une fois dans un néon, contre le lanceur. L'humidité c'est celle de la salle de bain, du lavabo, de l'évier... Les blattes mangent pratiquement de tout (elles sont polyphages) et la nourriture ne manque pas dans les habitations, sur le sol, dans les poubelles, dans les placards... Elles possèdent un gésier (et oui), garni de dents, qui broie les aliment.

Les blattes fuient la lumière et vivent donc essentiellement la nuit. De par leur forme aplatie, elles se faufilent partout et le moindre interstice est une cachette.


Les Blattes et la santé

Les pattes des blattes véhiculent de très nombreuses bactéries qui pourraient être à l'origine de nombreuses infections et maladies comme la peste bubonique, la lèpre, l'hépatite virale, la dysenterie, la fièvre typhoïde et bien d'autres réjouissances encore. On a dénombré plus de quarante types de bactéries pathogènes ainsi que le virus de la poliomyélite.

N'ayez crainte, il n'a jamais été démontré qu'il y avait transmission à l'homme. D'ailleurs les blattes sont très utilisées en laboratoire et les chercheurs ne sont pas plus malades que le reste de la population. De nombreuses personnes élèvent également des blattes pour nourrir leurs lézards, serpents ou autres réjouissances de ce genre et tout se passe bien pour eux.

N'oubliez pas, la faune qui se cache sous vos ongles n'a pas grand chose à envier à ces bestioles. On ne le sait pas, ou on feint de ne pas le savoir. Par contre, ce qui est indéniable c'est qu'il existe une allergie aux blattes un peu semblable à l'allergie aux acariens. Certains avancent qu'en région parisienne 20% des enfants atteints d'asthme ou de rhinite sont allergiques aux blattes. Si vous avez un doute, faites faire un test cutané. En cas d'allergie, il faut désinsectiser très rapidement et régulièrement.


La reproduction des blattesLes blattes muent une dizaine de fois avant d'atteindre leur majorité sexuelle. Les mâles vivent 6 mois environ et les femelles jusqu'à 9 mois pour les petites espèces, et plus d’un an pour les grandes espèces. Là aussi l'espérance de vie est plus importante chez les femelles que chez les mâles.

Les femelles émettent, à destination des mâles, des phéromones (un peu comme une jeune fille qui s'asperge de son parfum préféré) qui veulent dire en langage de blattes "je suis prête à me reproduire". Bien évidemment les mâles ne se font pas prier. Manquerait plus qu'ils fassent les difficiles. Puis le jeune couple esquisse quelques pas de danse. Je frotte mes antennes contre les tiennes, tu frottes tes antennes contre les miennes. Comme ça ? Là je frotte bien ? Puis lassé des ces préliminaires le mâle se glisse hardiment sous la femelle et entreprend une opération de connexion avec l'appendice sexuel de la belle. Lorsque l'arrimage est réussi, il transmet une poche (le spermatophore) qui contient les spermatozoïdes. Un peu comme si on laissait un préservatif plein au fond du vagin de notre partenaire, mais sans le nouer.

La copulation dure (en tout cas pour les blattes germaniques) entre deux et trois heures ce qui est remarquable si on compare à leur espérance de vie.

Normalement, après ce premier rapport, la femelle a en elle assez de semence pour être fertile toute sa vie. Cependant il n'est pas rare qu'elles se fassent fertiliser à nouveau.

Peu après, la femelle pond des œufs (le nombre est très variable suivant les espèces) qui seront fécondés par le sperme contenu dans spermatophore et qui viendront se ranger dans une petite boite nommée oothèque. Un peu comme si la poule pondait directement dans une boite à oeufs. Ensuite elle cherche une bonne cachette dans la maison pour déposer son oothèque ou bien conserve l'oothèque bien accroché à l'abdomen. Chez certaines espèces de blattes l'oothèque reste à l'intérieur de la femelle et ce sont de jeunes blattes qui sortent directement de la femelle.

 

Les nouveaux-nés apparaissent un mois plus tard. Cette éclosion peut durer jusqu'à 3 heures. La jeune blatte doit jouer à "la grenouille qui voulait être aussi forte que le bœuf" pour sortir à l'air libre. En d'autres termes, elle doit se gonfler d'air pour faire éclater la membrane de l'œuf.

Il faudra de 6 à 10 mues selon les espèce pour que les blattes atteignent le stade adulte. J'ai lu que les yeux noirs des blattes deviennent bleus à l'approche d'une mue. Si vous êtes témoins de ce phénomène, merci de m'envoyer une photo.


Lutte contre les blattes

Déjà pour commencer, il faut les priver de manger pour les affamer. Ceci revient à dire qu'il faut enfermer votre nourriture (céréales, farine, pâtes, riz...) dans des boites fermées hermétiquement. Fini le pain dans un sac en tissu, fini les fruits bien rangés dans votre joli panier en osier. Balayage minutieux, poubelle inviolable (le mieux est de la vider chaque soir), suppression du vide ordure s'il n'est pas encore condamné. Pas de vaisselle qui traîne, lave-vaisselle bien fermé, pas de croquettes la nuit dans la gamelle du chat ou du chien... Etc etc... Les blattes sont résistantes et peuvent rester plusieurs semaine sans manger. Par contre elles consomment beaucoup d'eau. Il faut aussi les priver d'eau. Donc pas de robinets qui gouttent, pas de coupelle remplie d'eau pour le chat.

Autre étape importante, le ménage en grand, à la javel. Bougez les meubles, ôtez les plinthes de votre cuisine aménagée. Nettoyez impérativement le sol derrière celles-ci même si ce n'est pas facile.

Si vous habitez dans une copropriété, demandez au syndic de l'immeuble qu'il fasse faire une désinsectisation, non seulement dans les parties communes, mais aussi dans les parties privatives. Le problème c'est qu'il se trouvera toujours une famille ou deux pour refuser l'accès, prétextant qu'ils n'ont pas de blattes... Et c'est un coup d'épée dans l'eau, ou disons une tranquillité de quelques semaines...

Ceci n'est certes pas suffisant, il faut organiser le combat. Pour cela, il convient d'aller dans votre grande surface habituelle ou chez le droguiste. Les produits ne manquent pas. Par contre parfois l'efficacité n'est pas au rendez-vous...

Je ne vais pas vous citer de marques, mais plutôt des types de produits. Vous pouvez acheter une bombe (voire plusieurs) insecticide ou de la poudre et en vous conformant aux indications, pulvériser le produit sur toutes les plinthes, les passages et nids présumés et les endroits préférés que j'ai cités plus haut. Il vous faudra recommencer quelques jours après car les œufs protégés dans les oothèques vont donner naissance à de nouvelles générations. Vous pouvez également en complément acheter des pièges dans lesquels elles vont s'engluer ou dans lesquels elles vont chercher de la nourriture contaminée, contamination qu'elles vont transmettre à leurs congénères. Il en existe de toutes sortes. Placez-les dans les endroits où vous avez remarqué les plus grandes concentrations. Surveillez les dates de validité des pièges. Elles sont très variables. Pour ceux qui souhaitent une lutte plus biologique, vous pouvez opter pour des "repousseurs" qui émettent des ultrasons. Vos envahisseurs iront chez le voisin. Vous pouvez aussi créer vos propres pièges à blattes, quelques recettes sont disponibles sur le net.

Pour ma part, lors de mes nombreuses pérégrinations, j'ai été confronté deux fois aux blattes et mon cocktail gagnant était une combinaison de bombe insecticide et de pièges avec des appâts contaminés, le tout allié à un nettoyage de l'appartement de fond en comble à la javel. Ça fonctionne, mais il ne faut pas oublier de recommencer au moins une fois 8 à 10 jours plus tard.


En savoir plus sur les blattes

Compte tenu de leur longue présence sur Terre, les blattes ont développé certaines qualités ou aptitudes qui laissent présumer qu'elles sont là pour encore très longtemps. Jugez-en.

Si vous avez cherché à attraper une blatte, vous aurez remarqué qu'elle fuit dès que vous commencez à bouger. En effet, les blattes sont dotées de capteurs sensoriels qui leur permettent de détecter les mouvements d'air autour d'elles ainsi que le sens de ce mouvement d'air. Comme elles réagissent extrêmement vite (11 millisecondes) vous comprenez pourquoi il est si difficile de les capturer.

Les blattes possèdent deux cerveaux. Un dans la tête (jusque là c'est normal) et un dans l'abdomen. Si vous décapitez une blatte elle n'en mourra pas pour si peu. Par contre, elle mourra de soif une dizaine de jours plus tard...

Allez encore une anecdote pour la route ? En cas de nécessité, les pattes des blattes peuvent se détacher, un point de rupture précis est prévu à cet effet (on appelle ça l'autotomie, comme pour la queue des lézards). S'il s'agit de blattes n'ayant pas effectué toutes leurs mues, la patte sera régénérée petit à petit. Plus il reste de mues à effectuer, plus l'apparence de la patte de remplacement sera semblable aux autres pattes.

Les blattes sont très résistantes aux radiations d'origine nucléaire. En effet, un être humain qui est exposé à mille rads meurt au bout de 14 jours. Une blatte exposée à 6400 rads survit sans problème. En laboratoire certaines blatte exposées à 9600 rads pendant 35 jours étaient encore vivantes. Quand l'homme aura disparu, les blattes seront certainement encore là...


En conclusion

Pour conclure, je dirai que l'homme a envahi le territoire des blattes et il essaye d'inverser les rôles. Pour ma part, je ne peux pas dire que j'apprécie cet insecte, qui est certes intéressant, mais qui n'est pas beau, loin s'en faut. Comme je n'ai ni serpent ni lézard à la maison, je n'ai point besoin de mettre en place un élevage.

Par deux fois j'ai eu à combattre les blattes, et on en vient à bout si on respecte scrupuleusement les conseils que j'ai donnés ci-dessus. Et je vous rappelle que ce n'est pas une honte d'avoir des blattes chez soi.

Voilà. Il y aurait bien plus à dire sur cet insecte, et je crois franchement que, même si vous le trouvez répugnant, il méritait d'être mieux connu. D'ailleurs, pour bien combattre un adversaire, il faut apprendre à le connaître.

Et puis ailleurs dans le monde, au Cambodge par exemple, les blattes grillées sont très prisées... Quoi beurk... On mange bien des huîtres vivantes nous et des escargots...


Kriss de Niort le 01/02/2007

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19 octobre 2000 4 19 /10 /octobre /2000 18:55
Petite punaise de l'asclépiade - Lygaeus-kalmii




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Vous le trouverez ici : http://faaxaal.over-blog.com/article-36451296.html

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19 octobre 2000 4 19 /10 /octobre /2000 18:55

 

Les Mantes

 

La mante religieuse



Je veux parler des mantes en général en mettant l'accent sur la mante religieuse qui est sans conteste la plus connue de nos mantes.

Tout d'abord, la mante religieuse est un insecte puisqu'elle possède 3 paires de pattes. Les mantes appartiennent à l'ordre des dictyoptères, tout comme les blattes et les termites. Etonnant non ? Pour les différencier au sein de cet ordre, on précise : Dictyoptera Mantodea.

D'un point de vue purement entomologique les mantes relèvent plus des Orthoptèroïdes (pour être précis des Mantoptères). Pour ma part je préfère cette seconde classification qui me semble plus logique, car je trouve les mantes bien plus proches des orthoptères (courtilières, grillons, sauterelles, criquets...) que des blattes ou des termites. Je dois avouer que ces guerres de clocher, enfin de classification, m'agacent un peu...

Les mantes sont des insectes diurnes, exclusivement carnassiers. Elles préfèrent de loin les lieux chauds et ensoleillés. Vous les trouverez le plus souvent dans les herbes hautes, les broussailles et les buissons.

Il existe à travers le monde de 1800 à 2000 espèces de mantes dont seulement une petite douzaine sont présentes en France et plus particulièrement en région méditerranéenne.

Seule la mante religieuse (en anglais praying mantis) a réussi à peupler des régions plus nordiques puisqu'on la retrouve même au-dessus de la Loire dans des "poches de population" : Ile des France, Alsace, Lorraine, Champagne). La mante religieuse a même été introduite au Québec et dans l'Ontario.


Morphologie

Comme tout insecte la mante possède 3 paires de pattes, dont une paire très particulière. En effet, la première paire de pattes, est spécialisée dans la capture des proies. On appelle ces pattes : "pattes ravisseuses". La mante ne peut donc utiliser ces pattes pour se déplacer. Par conséquent, elle marche à "quatre pattes" sur les deux autres paires de pattes nommées "pattes déambulatoires".

Le corps des mantes est formé d'une tête, généralement triangulaire, d'un thorax avec un prothorax (premier élément du thorax) très long, comparable à un cou, et un abdomen.

Les pattes ravisseuses possèdent des dents pointues et un crochet très efficace qui sert à "harponner" les proies. Elles sont aussi munies de "faux yeux" (ocelles) destinés à effrayer un ennemi potentiel.

Les mantes adultes sont dotées de deux paires d'ailes : une paire protectrice, cornée, et une paire d'ailes membraneuses repliées sous les autres ailes. Seul le mâle arrive à voler à peu près correctement. La femelle, trop lourde (surtout lorsqu'elle porte ses œufs) est clouée au sol.

La tête des mantes possède latéralement deux gros yeux à facettes très efficaces. Trois yeux simples, situés sur le front, entre les antennes, viennent compléter l'appareil visuel de la mante. La vue des mantes est très bonne, ce qui est assez rare chez les insectes. La tête des mantes est très mobile est permet des rotations pratiquement à 180° dans les deux sens, ce qui est fort utile pour surveiller les environs sans bouger.


Les différentes mantes

Je ne vais pas vous présenter toutes les mantes françaises, mais seulement les plus caractéristiques. Chez certaines mantes, il existe un dimorphisme sexuel important. En effet le mâle est souvent plus petit que la femelle.

La mante religieuse peut être verte, brune ou jaunâtre (assez rare). Ce ne sont pas des espèces différentes, juste une couleur qui change. Il y a bien des blonds, des bruns ou des roux chez les humains… La mante religieuse femelle peut mesurer jusqu'à 7,5 centimètres de long (ce qui en fait un des plus grands insectes de France) alors que le mâle atteint rarement six centimètres. Par contre, cette différence de taille (et donc de poids) permet au mâle de voler alors que la femelle est le plus souvent clouée au sol.

La mante ocellée ou "Déesse de Saussure" est une mante plus petite. La taille de la femelle ne dépasse que rarement 45 millimètres. Les ailes de ces mantes sont colorées et présentent des taches d'apparence vitreuse (hyalines, en bon français) et des taches violacées tirant sur le noir.

Ameles decolor est encore plus petite (27 mm), et le dimorphisme sexuel est absent. Sa coloration peut être jaune blanchâtre, gris brunâtre ou carrément noire. Les ailes de la femelle sont atrophiées alors qu'elles sont bien développées chez les mâles.

Ameles spallanziana est une cousine de la mante précédente. Elle peut être brune, verte ou grise, mais fait intéressant, elle peut être également bigarrée. Certains spécimens sont vraiment très beaux.
L'empuse (voir photo) ou diablotin pour les jeunes immatures possède sur la tête deux protubérances allongées et pointues que l'on compare souvent à une mitre. Il est impossible de la confondre. La femelle est toujours plus grande que le mâle (de 54 à 67 mm contre 47 à 61 mm).


Une chasseuse hors pair

Les mantes sont d'excellentes chasseuses. En effet, leur forme et leur couleur constituent un camouflage efficace, propice à la chasse à l'affût. Elles ne mangent que des proies vivantes.

Une mante en chasse prend une posture très particulière que certains apparentent à une prière, d'où le nom de mante religieuse. En y regardant de plus près cette posture fait plus penser à la position d'un boxeur sur le ring, poins serrés et bras ramenés sur lui, prêts à se déployer en une fraction de seconde.

Dissimulée et immobile dans l'herbe ou dans un buisson, la mante attend le passage d'un insecte. Elle déploie alors ses pattes "ravisseuses" a une vitesse stupéfiante et capture sa proie : sauterelle, papillon, criquet, mouche…). Rien ne lui fait peur. Certaine mantes "exotiques" capturent même de petits lézards ainsi que des oisillons.

Les mantes commencent toujours par rompre le cou des victimes. En fait, elles détruisent le centre nerveux, de leurs proies qui, lobotomisées, ne se défendent plus.

L'empuse quand à elle se contente de proies plus petites que la mante religieuse.

Cependant, les mantes possèdent aussi des ennemis, comme les oiseaux ou les reptiles, et ce, malgré leur camouflage. Alors, lorsque la mante craint pour sa vie, elle ouvre grand ses ailes, les fait vibrer, ce qui provoque un bruissement (que certains comparent à celui d'un serpent à sonnette) lève ses pattes ravisseuses au ciel, puis les écarte pour tenter d'effrayer son agresseur avec les faux yeux.


Une croqueuse de mâles

A la fin de l'été, le mâle qui a envie de copuler s'approche prudemment, par l'arrière, de la femelle. A l'aide de ses pattes ravisseuses, il grimpe sur le dos de sa conquête et s'y maintient fermement. Si elle n'est pas "réceptrice", le mâle a out intérêt à repartir très vite. Si la femelle est "réceptrice", elle autorise le mâle à tourner son abdomen pour le faire coïncider au sien. L'accouplement a donc lieu légèrement sur le côté. Et le mâle n'est pas du genre fainéant ! La copulation dure plusieurs heures, parfois toute une journée ! Prenez-en de la graine messieurs ! Mais rassure-vous, il n'y a rien là de bien excitant. Pas de soupirs, pas de grognements, pas de mouvements saccadés, la calme plat, désespérément plat… Pendant ce temps, madame ne fait rien, elle patiente, s'ennuie, et il lui vient souvent une petite faim...

A la fin de son exercice, le mâle a tout intérêt à filer à l'anglaise au plus vite, car c'est souvent lui la proie la plus proche. On raconte même que certaines femelles commenceraient à manger le mâle alors qu'il n'a pas encore terminé son travail. Ainsi décapité, il n'aurait pas la tête à autre chose et pourrait se concentrer sur son ouvrage...

Le célèbre entomologiste Jean-Henri Fabre a décrit dans ses "Souvenirs entomologiques" l'accouplement en ces termes merveilleux : "La mante, dans bien des cas, n'est jamais assouvie d'embrassements et de festins conjugaux. Après un repos de durée variable, la ponte déjà faite ou non, un second mâle s'accepte, puis se dévore comme le premier. Un troisième lui succède, remplit son office et disparaît mangé. Un quatrième a semblable sort. Dans l'intervalle de deux semaines, je vois ainsi la même Mante user jusqu'à sept mâles. À tous, elle livre ses flancs, à tous elle fait payer de la vie l'ivresse nuptiale".

Sans remettre en cause le sérieux de cet homme, je n'ai nulle part observé un tel comportement, et nul autre texte de ma connaissance n'a relaté un tel comportement. En fait, dans la nature il arrive quand même que le mâle s'en sorte indemne. Si tel n'était pas le cas, il faudrait que la proportion de mâles soit sept fois supérieure à celle des femelles. Et c'est loin d'être le cas.


Par contre, en laboratoire ou en terrarium il semblerait que la fréquence des cas de cannibalismes soit supérieure, mais ceci serait dû tout simplement à une sous-alimentation des femelles avant la reproduction. En effet, à cette période où elle fabrique les œufs, la femelle a besoin de plus de nourriture qu'en temps normal.

Quoi qu'il en soit, environ une semaine plus tard, la mante dépose un sac à œufs (parfois, deux), nommé oothèque, sur un support (branche, mur, pierre…). En fait, la mante expulse par l'extrémité de son abdomen une substance qu'elle brasse pour y emprisonner des bulles d'air et qui ressemble dans un premier temps à de la mousse et qui en durcissant à l'air se transforme en une matière très solide. Dans le même temps elle y pond les œufs à l'intérieur. Trois ou quatre cent œufs sont ainsi répartis dans cette matière avant qu'elle ne se solidifie.

A présent, les œufs sont protégés du froid. Il ne faut pas croire que tout est rose pour ces œufs. En effet, des prédateurs veillent, et particulièrement un petit insecte de la famille des guêpes en profite pour pondre ses œufs dans l'oothèque grâce à une tarière très efficace. Ses larves se nourriront d'œufs de mantes avant de sortir de l'oothèque.

Les premiers frimas, accompagnés de la raréfaction de la nourriture, ont raison des parents. Les œufs passent donc l'hiver bien à l'abri dans l'oothèque, et au printemps (en mai/juin voire juillet suivant les espèces et la température) les petits orphelins voient le jour.

Dès la sortie de l'oothèque les mantes ressemblent aux adultes, mis à part les ailes qui ne viendront qu'à la dernière mue.

Compte tenue de leur petite taille les jeunes mantes ne peuvent s'attaquer aux criquets ou autres gros insectes. Elles se contentent pour l'instant de proies plus modestes : pucerons, moustiques, mouches… A ce stade là, elle sont des proies faciles pour les lézards, les fourmis etc. Les pertes sont nombreuses et heureusement que les oothèques sont bien garnies. Adultes, elles auront l'occasions de venger la fratrie !

Les mantes effectuent de 5 à 8 mues (suivant les espèces) pour devenir adultes. Certains avancent le chiffre de 12 mues, mais ça me paraît excessif pour les espèces méditerranéennes.

Le cycle des empuses est décalé par rapport aux autres mantes. En effet, elles hivernent sous forme de larve. Par conséquent, leur imago (forme adulte) apparaît plus tôt. La reproduction a lieu en juillet, et les petites empuses (diablotins) naissent très vite. Les empuses adultes disparaissent avant la fin de l'été tandis que les mantes religieuses ne disparaissent qu'en automne. Autre particularité, la femelle empuse ne mange pas le mâle.


L'élevage des mantes

Pour occuper vos enfant, vous pouvez élever des mantes chez vous. C'est très facile, enfin, presque... Pour le matériel, il suffit d'un grosse boîte en plastique que vous pouvez recouvrir avec du tulle fin ou un vieux bas afin que l'air passe facilement. Si vous possédez un aquarium ça fait aussi l'affaire.

Vous avez deux solutions :

Première solution : vous récupérez un oothèque dans la nature et vous attendez sagement l'éclosion. Attention, celle-ci interviendra plus tôt que dans la nature si vous installez l'oothèque dans votre appartement. Une fois les jeunes mantes nées, il faut les nourrir et là se pause un problème. Il vous faudra donc vous procurer des moustiques ou des plantes envahies de pucerons et en fonction de la taille de vos pensionnaires, augmenter en proportion leur nourriture. Rappelez-vous que les mantes ne mangent que des proies vivantes. Si l'hiver est passé et qu'il fait déjà chaud dehors, je vous conseille de relâcher une bonne partie des jeunes mantes dans la nature. Si vous ne donnez pas suffisamment de nourriture, attendez-vous à assister à des scènes de cannibalisme.

Seconde solution : Vous vous procurez une belle mante dans la nature. Essayez de trouver une femelle. Chaque jour ou presque, apportez lui une belle sauterelle vivante. Si vous habitez en campagne, ce sera facile. Autrement, vous êtes condamnés à faire un autre élevage en parallèle (mouches, criquets, blattes…). Lorsque vous pensez qu'elle est à sa dernière mue et qu'il est temps pour elle de convoler, trouvez-lui un preux chevalier et profitez-en pour jouer les voyeurs. Dès que l'affaire est conclue, ayez pitié du mâle et rendez-lui immédiatement sa liberté. Dès que la femelle a pondu, allez mettre l'oothèque en sécurité sous une pierre par exemple (sans l'écraser, bien sûr) et accordez une liberté bien méritée à la mère.

Dans les deux cas, n'oubliez pas de mettre un peu d'eau dans une soucoupe. Un petit couvercle fait très bien l'affaire. Autre conseil, nettoyez régulièrement le terrarium.


Le mot de la fin

Les mantes sont de magnifiques insectes, faciles à observer dans la nature pour peu que vous habitiez dans une région propice et que vous sachiez observer autour de vous.

On m'a demandé si les mantes étaient des insectes utiles ou nuisibles. Etant donné qu'elles mangent tout ce qui passe à leur portée, sans distinction, ma réponse est : les mantes ne sont ni utiles, ni nuisibles. Elles existent et font partie du cycle de la vie. Donc, respectez-les.

L'élevage des mantes, à la maison ou en classe, peut être un support pédagogique intéressant, tant les observations sont faciles et peuvent donner lieux à des travaux variés.


Kriss de Niort le 03/02/2007

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